Cela peut paraître dingue mais c'est pourtant la réalité de certains vacataires de l'enseignement supérieur. Cela fait trois mois, six mois, voire même un an pour certains, qu'ils ont donné des cours et toujours pas de salaire qui tombe.
Pour bien comprendre, les vacataires, ce sont des profs qui ne sont pas salariés, simplement recrutés par les facs pour des missions temporaires. Ce sont soit des étudiants qui passent leur thèse, soit des intervenants extérieurs qui apportent leur expertise, comme un juge dans une fac de droit.
Comment expliquer de tels retards dans le versement de leur salaire ? Deux raisons. Il y a d'abord une bizarrerie du statut qui prévoit des payes trimestrielles, parfois même après la fin du contrat. Et il y a surtout une lourdeur administrative terrible qui ajoute des mois de retard au retard.
Bérangère Viennot, par exemple, attend un virement de plus de 2.000 euros pour des cours de traduction donnés à Paris VII au début de l’année. Excédée, elle vient d’écrire directement à la ministre de l’enseignement supérieur Frédéric Vidal. Elle n'a toujours pas obtenu de réponse du ministère, qui a évité nos sollicitations aussi d’ailleurs.
Pour les enseignants dans cette situation, il est souvent compliqué de payer son loyer. Bérangère Viennot mise sur son activité de traductrice en parallèle. L’enseignement, c’est un extra pour arrondir les fins de mois. Pour les étudiants en fin de cycle, dont c’est la seule source de revenus, c’est une autre paire de manche. La mensualisation de leur salaire est un serpent de mer, souvent évoqué à l’Assemblée nationale. Mais jamais mise en place.
On estime qu'environ 150.000 vacataires sont dans cette situation. Pour seulement 92.000 profs titulaires. Alors, ils font beaucoup moins d’heures mais quand même. Sans eux, tout s’écroule. Et c’est bien ce que dénonce le SNESUP-FSU, le syndicat des enseignants du supérieur. Les vacataires deviennent parfois pour les facultés des alternatives aux CDI.
Car ils sont moins bien payés et surtout exemptés de certaines cotisations sociales.
Le syndicat a publié une étude sur le sujet : les plus actifs de ces professeurs précaires assurent 2,5 millions d’heures de cours chaque année. L’équivalent de 13.000 postes d’enseignants chercheurs.
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