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"Une alerte rouge mondiale" : les forêts tropicales disparaissent à une vitesse record

En 2024, 6,7 millions d'hectares de forêt primaire ont disparu. Une destruction qui continue de s'accélérer et qui inquiète les experts.

Les incendies sont les principales causes de la destruction de la forêt tropicale.
Crédit : EVARISTO SA / AFP
Nathan Joubioux & AFP
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Le constat est alarmant. Chaque minute, l'équivalent de 18 terrains de football de forêts vierges tropicales a disparu en 2024. Un chiffre en hausse de 80 % par rapport à l'année précédente, alerte, dans un rapport, Elizabeth Goldman, codirectrice de l'observatoire de référence Global Forest Watch, élaboré par le groupe de réflexion américain World Resources Institute (WRI) avec l'université du Maryland.

L'année passée, les régions tropicales ont perdu 6,7 millions d'hectares de forêt primaire, une superficie équivalente à celle du Panama, au plus haut depuis le début de la collecte des données en 2002.


Le rapport se concentre sur les forêts tropicales, les plus menacées, et très importantes pour la biodiversité et leur capacité à absorber le carbone de l'air. Il englobe les pertes pour toutes raisons : déforestation volontaire mais aussi destruction accidentelle et incendies.

"Ce niveau de destruction des forêts est complètement inédit en plus de 20 ans de données", a souligné Elizabeth Goldman. "C'est une alerte rouge mondiale".

Les incendies, premiers responsables de la déforestation

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Pour la première fois, les incendies sont responsables de près de la moitié de ces pertes, devant l'agriculture pour la première fois. Ces destructions ont représenté l'équivalent de 3,1 milliards de tonnes de CO2 émises dans l'atmosphère, soit un peu plus que les émissions liées à l'énergie de l'Inde.

Les incendies ont été favorisés par des "conditions extrêmes" qui les ont rendus "plus intenses et difficiles à contrôler", notent les auteurs. L'année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde sous l'effet du changement climatique, causé par la combustion massive des énergies fossiles et du phénomène naturel El Niño. Si les feux peuvent avoir une origine naturelle, ils sont la plupart du temps causés par l'homme dans les forêts tropicales afin de défricher des terres. 

La déforestation pour faire spécifiquement place à l'agriculture, historiquement première cause de destruction, pointe à la deuxième place mais reste une cause majeure.

Bilan alarmant au Brésil

Le Brésil a enregistré 2,8 millions d'hectares de destruction de forêt primaire l'an dernier, dont deux tiers attribués à des incendies, souvent allumés pour faire de la place au soja ou aux bovins. Le pays avait pourtant enregistré de bons résultats en 2023, les forêts bénéficiant de mesures de protection décidées par le président Lula, pour la première année de son nouveau mandat. "Ce progrès est toutefois menacé par l'expansion de l'agriculture", remarque Sarah Carter, chercheuse au WRI.

L'Amazonie brésilienne a été la plus concernée, avec une destruction au plus haut niveau depuis 2016. "Malgré les avancées du gouvernement brésilien dans le combat contre la déforestation [...], le biome demeure menacé", a déclaré dans un communiqué Ana Clis Ferreira, porte-parole de Greenpeace Brésil, pour qui il est "fondamental que les délits environnementaux ne restent pas impunis".

Les chiffres du WRI contrastent avec ceux du réseau de surveillance brésilien MapBiomas publiés le 16 mai, qui font état d'un net recul de la déforestation mais n'incluent pas les incendies. La protection des forêts figure en bonne place des priorités de la présidence brésilienne de la COP30, la grande conférence climatique annuelle de l'ONU, prévue à Belem (10-21 novembre).

Des améliorations dans certains pays

Un pays voisin, la Bolivie, occupe la deuxième marche du podium, avec un triplement des surfaces détruites l'an dernier, là encore sous l'effet d'incendies géants. La plupart "sont allumés pour défricher des terres au profit de fermes de taille industrielle", notent les auteurs.

Le bilan est mitigé ailleurs, avec une amélioration en Indonésie ou en Malaisie mais une nette dégradation au Congo ou en République démocratique du Congo. 

La pression sur les forêts provient historiquement de l'exploitation de quatre produits, surnommés les "big four" : huile de palme, soja, bœuf et bois. Mais l'amélioration dans certains secteurs, comme l'huile de palme, a coïncidé avec l'émergence de nouveaux problèmes, avec par exemple les avocats au Mexique, ou le café et le cacao.

Ainsi les causes de la déforestation ne resteront pas forcément "toujours les mêmes", insiste Rod Taylor, directeur du programme forêts du WRI, plaidant pour une approche globale. "On assiste aussi à un nouveau phénomène en lien avec l'industrie minière et les métaux critiques", met-il en garde.

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