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Salah Abdeslam arrêté : qui est le suspect-clé lié aux attentats de Paris ?

PORTRAIT - Cet homme de 26 ans était l'ennemi public numéro 1. Il a fait partie des commandos terroristes, responsables de la mort de 130 personnes, lors des attentats du 13 novembre à Paris.

Salah Abdeslam, actuellement incarcéré dans le prison de haute sécurité de Bruges
Salah Abdeslam, actuellement incarcéré dans le prison de haute sécurité de Bruges
Crédit : DSK / POLICE NATIONALE / AFP
Marie-Pierre Haddad & AFP

L'homme le plus recherché d'Europe a été arrêté, ce vendredi 18 mars, lors d'une opération policière à Molenbeek, dans les environs de Bruxelles. Salah Abdeslam, suspecté d'être un des logisticiens en chef des attentats de Paris, a été capturé après quatre mois de traque, blessé à une jambe. Les événements se sont accélérés après la perquisition qui a dégénéré en fusillade à Forest, mardi 15 mars.

C'est vers 16 heures environ que tout s'est accéléré lorsque des coups de feu et des explosions de grenade ont été entendus au cours de cette intervention menée conjointement par les services belges et français. Outre Salah Abdeslam, blessé à la jambe et neutralisé en pleine rue après avoir fait feu sur les forces de l'ordre, quatre autres personnes ont été interpellées. Un troisième individu serait toujours retranché, selon les médias locaux. Quelques instants après le lancement de l'opération, François Hollande s'est exprimé depuis Bruxelles. Le président de la République a rejoint Charles Michel, le Premier ministre belge, afin d'être informé des derniers éléments de l'enquête. Le ministre de la Défense a tweeté : "On l'a eu". 

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Le portrait du terroriste est affiché dans toute l'Europe : 1,75m, yeux marrons, cheveux gominés, "individu dangereux". Mais le Français de 26 ans a défié toutes les polices pendant 126 jours, demeurant insaisissable. La vie de fêtard, des petits larcins et une radicalisation éclair : comment Salah Abdeslam a-t-il pu devenir le probable "dixième homme" des attentats les plus meurtriers jamais commis en France ?

Pas une image "d'apprenti jihadiste"

Salah Abdeslam est né le 15 septembre 1989 à Bruxelles. Il est le frère de Brahim, qui a aussi participé aux attentats du 13 novembre, et de Mohamed. Ce dernier le décrivait comme un garçon "normal". À Molenbeek, quartier défavorisé de Bruxelles, le jeune homme n'a pas laissé l'image d'un apprenti jihadiste. Comme ses frères, Mohamed et Brahim, un des kamikazes du 13 novembre, il vivait dans une famille soudée, "ouverte et libérale, pas portée sur la religion", relève Me Olivier Martins, l'ancien avocat de Brahim. Une jeunesse presque ordinaire : les garçons "aimaient le foot, sortaient en boîte, revenaient avec des filles", raconte Jamal, éducateur et copain des deux frères. "De gros buveurs, de gros fumeurs, mais pas des radicalisés", se souvient Youssef, une autre connaissance.  

Puis, un jour, viennent "les mauvaises rencontres, au mauvais moment", explique Jamal. Parmi ses copains de quartier, il y a Abdelhamid Abaaoud, future tête d'affiche du jihadisme belge et organisateur présumé des attentats parisiens. Ces deux "vrais petits voyous" faisaient "les 400 coups", ils étaient "tout le temps ensemble", selon des proches. Ils se retrouvent derrière les barreaux en 2010 après un braquage.  

La rencontre avec Abdelhamid Abaaoud

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Abaaoud ? "Un chouette gars", dira Abdeslam, entendu en 2015 après le démantèlement de la cellule jihadiste de Verviers en Belgique. Il ne peut pourtant ignorer que son ami, parti en Syrie début 2013, est devenu un personnage important de l'organisation Daesh. Deux ans plus tôt, Salah Abdeslam s'est lancé dans une affaire en famille avec Brahim : un bar, "Les Béguines", où on fume des joints mais où on entend aussi "des discours de l'EI", "des appels à la guerre", racontera un habitué.  Au fil des mois, il présente un profil de plus en plus déroutant. Il "sortait en boîte", "buvait de l'alcool", "ne faisait pas sa prière" ou alors pas régulièrement d'après des proches. Le jeune homme fréquente aussi les casinos: en juin 2014 à Breda (Pays-Bas), mi-2015 à Bruxelles, mais il évoque aussi avec certains ses velléités de départ en Syrie, notamment fin 2014. 

En 2015, ses voyages en Europe deviennent incessants. En Grèce début août, puis en Autriche ou encore en Hongrie où transite le flot des migrants venus de Syrie. Quelques jours avant les attentats, il loue des voitures et plusieurs logements en région parisienne pour le commando. Trois jours plus tard, il pleure sans donner d'explication lors d'un repas à Bruxelles avec une connaissance, selon une source proche de l'enquête. Le lendemain, il est repéré sur une autoroute française avec Mohamed Abrini, un autre suspect en fuite, et revient en Belgique.  

Un rôle dans les attentats de Paris qui reste flou

Le soir du 13, il convoie sans doute les kamikazes du Stade de France, est géolocalisé à Paris, abandonne une ceinture explosive au sud de Paris, appelle à la rescousse deux amis bruxellois, échappe à trois barrages policiers sur la route du retour vers la Belgique, envoie un ultime SMS à un mystérieux destinataire. Et disparaît. Son visage n'apparaît ni dans le photomontage des assaillants ni dans la vidéo de revendication diffusés en janvier par Daesh. Lieutenant, logisticien, kamikaze raté ? À ce jour, le rôle exact qu'il devait jouer le soir du 13 novembre reste un mystère.  

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