Trains low cost : quelles sont les promesses de Kevin Speed, qui veut concurrencer le TGV ?

Kevin Speed, ce nouvel opérateur ferroviaire fondé en 2021, veut lancer depuis Paris des liaisons vers Lille, Strasbourg et Lyon. Un hasard ? Pas vraiment. Ce sont les lignes star du TGV, très empruntées et donc très rentables.

On parle de trains low cost avec des billets, si tout fonctionne, très attractifs pour le porte-monnaie. À partir de 5 euros pour un Paris-Lille (prix d'appel). L'objectif est de faire payer entre 3 et 5 euros les 100 kilomètres parcourus. Pour un Paris-Lyon par exemple - une ligne de 400 kilomètres - le voyageur devrait débourser une vingtaine d'euros. Attention, il s'agit des prix en heures creuses, les tarifs aux heures les plus demandées ne sont pas encore connus.

Autre promesse : un système d'abonnement basé sur un concept simple : plus vous voyagez dans le mois, moins vous allez payer cher. 

Prix minimes, confort minimum

Pour arriver à proposer de tels prix, la start-up veut d'abord remplir les trains à ras bord. 750 personnes dans un train d'un étage, c'est 100 places de plus que dans les trains de la SNCF. En gros, tout l'espace est occupé par des sièges, et c'est tout. Pas de bar, ni de première classe, soit le confort minimum.

Autre moyen pour rentabiliser : rouler beaucoup. Là aussi le design des trains va jouer. Avec deux fois plus de portes que sur les TGV que l'on connaît. Ce qui signifie qu'on descend et qu'on monte plus vite. Le train ne s'arrête vraiment pas longtemps et peut rapidement faire demi-tour, histoire d'enchaîner le maximum d'allers-retours du matin au soir. En fait, il faut imaginer une sorte de RER mais à 300 km/h. 

Et la SNCF, dans cette histoire, doit-elle s'inquiéter ? En théorie oui, car cette offre va directement concurrencer ses propres TGV low cost, les Ouigo. En revanche, pour que cela fonctionne, il faudra un alignement des astres. Des trains remplis et qui roulent énormément. Trouver un milliard d'euros (ça coûte cher de rentrer dans le ferroviaire). Et se faire livrer les trains à temps. Kevin Speed veut commander 20 TGV à Alstom d'ici quatre ans. Le délai est court. Le carnet de commande du constructeur est déjà bien rempli, avec déjà des retards sur certaines livraisons.