Au Maroc, ce samedi 9 mars, l'un des principaux chefs du narcotrafic à Marseille a été arrêté. La ville méditerranéenne abrite de nombreux règlements de compte liés au trafic de drogue. En 2023, au moins 47 personnes en sont mortes et on en dénombre déjà 3 depuis le début de l'année 2024. En bout de chaîne, les consommateurs de cannabis se sentent-ils responsables de cette situation ? Et qui sont ces 5 millions de fumeurs réguliers ? RTL est allé à leur rencontre.
La plupart des fumeurs de joints rencontrés sont cadres ou ingénieurs et plutôt bien insérés dans la société. Paul, 35 ans, vit à côté de Lyon avec sa femme et sa fille de 2 ans. Cet informaticien a commencé à fumer en soirée lorsqu'il était étudiant. Sa consommation est rapidement devenue quotidienne. "Je fume un joint par jour, tous les soirs. J'ai ce réflexe de fumer, ça me fait oublier ma journée et le stress", explique-t-il.
Fumer depuis l'adolescence, c'est aussi l'histoire de ce travailleur associatif de 48 ans, qui a quitté Paris il y a une dizaine d'années pour un village du Béarn dans les Pyrénées : "J'ai commencé à fumer du cannabis vers l'âge de 13 ans. Au début, c'était pour ressembler aux copains. Avec le temps, j'ai développé le goût et le plaisir physique. Je fume dès le matin, au réveil, et je consomme cinq pétards par jour", raconte celui qui se fait appeler Titi.
Pour se procurer de la drogue, rien de plus facile. Dans le Béarn, "Titi" a juste à passer un coup de fil ou bien à passer commande depuis Paris. "Pendant un ou deux ans, j'ai demandé à ma mère qu'elle m'envoie mon haschich par La Poste", indique-t-il.
De son côté, Paul se fait livrer à domicile. Un texto suffit pour être livré "en 1 ou 2 heures", plus pratique que de se rendre à la source, dans les "fours", autrement dit les cités où se trouve le cannabis.
"Avant, j'y allais, mais ça me gênait un peu, d'avoir cette peur de se faire attraper par la police", fait savoir l'informaticien. Enfin, Matthieu, 26 ans, employé d'une société de conseil, se procure sa consommation dans "des lieux bien connus" à Paris.
Selon Catherine Delorme, vice-présidente de la fédération addiction, le cannabis est de plus en plus accessible et "trouvable partout" que ce soit " dans des milieux urbains très densifiés" ou dans "les milieux ruraux". En plus d'être à la portée de tous, cette drogue est peu chère puisque le gramme coûte environ 10 euros selon l'office anti-stupéfiants.
En avril 2023, Gérald Darmanin reprochait aux consommateurs de "financer le trafic" et donc les règlements de compte. Une responsabilité que reconnaît Matthieu qui dit savoir qu'il est "un agent économique" mais reproche à l'État de ne pas "aider à trouver une solution."
"Aller acheter dans un four et alimenter le narcotrafic, c'est prendre moins de risque que faire de l'autoculture", argumente-t-il. À l'inverse, Paul ne se sent pas responsable de la situation, "c'est des choses qui se passent entre dealers" mais plaide pour la légalisation pour mettre fin aux trafics.
Selon l'addictologue Catherine Delorme, pointer les consommateurs du doigt n’est pas une bonne solution puisque "la plupart des usagers voudraient pouvoir accéder de façon totalement légale à leurs produits et ne pas alimenter des réseaux illicites. Ils n'ont pas le choix, donc il s'en procure là où le marché existe".
Fumer un joint peut être puni d'une amende forfaitaire de 200 euros. Des sanctions beaucoup plus lourdes en cas de cannabis au volant : jusqu'à 2 ans de prison et 4.500 euros d'amende.
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