5h28, gare de Buno-Gironville direction Paris. Marie-Christine prend le RER D tous les matins depuis 17 ans. Trois heures avant d'embaucher, histoire d'être sûre d'arriver à l'heure et surtout d'éviter la cohue et les trains bondés des heures de pointe. "Il n'y a plus d'humanité dans ce train", finit par lâcher, fatiguée, cette quinquagénaire usée par ces heures passées dans le train. Les jours de grève, il n'y a de toute façon pas de train qui part de chez elle.
Elle dit avoir de la chance : elle peut télétravailler, et elle n'a surtout pas d'enfants. Caroline, 28 ans, a elle renoncé pour le moment à fonder une famille. Pas le temps. Surtout quand il lui arrive de rentrer, régulièrement, à 22-23h à la maison; de rater sa dernière correspondance, à une minute près, ce qui l'a obligé plusieurs fois à finir sa journée de travail par 7 km de marche jusqu'à son domicile.
Ils sont nombreux, sur cette ligne à ne pas avoir de voiture, à ne pas pouvoir faire de télétravail ou trouver un logement plus près pour moins galérer. Beaucoup sont au SMIC. Ce sont des femmes de ménage, des soignants, des gens qui travaillent sur les chantiers, des intérimaires, qui ne peuvent pas rater une journée de travail sans avoir peur de ne plus arriver à payer le loyer ou à garder leur emploi. L'annonce, il y a peu, d'un remboursement partiel du Pass Navigo les fait rire jaune.
Mya a emménagée il y a un mois sur la ligne D. Elle s'attendait à des difficultés mais pas de cette ampleur. Elle cherche aujourd'hui à déménager. "Je ne veux pas que mes enfants grandissent sur cette ligne", glisse celle qui a peur de ne plus pouvoir assurer son rôle de maman avant d'ajouter : "On est prisonniers du RER D".
RTL est parti à la rencontre de ces usagers usés qui demandent aujourd'hui à être respectés. Des soignantes qui finissent par dormir sur leur lieu de travail, cette étudiante, Léa, qui a fini un jour par prendre une chambre d'hôtel sur Paris parce qu'il n'y avait plus de solutions pour rentrer chez elle avec les transports en commun; elle qui passe déjà près de 5h, chaque jour, dans cette ligne D.
Elle préfère en rire, ce que n'arrive pas à faire sa mère avec qui elle vit puisqu'elle peut passer plusieurs jours sans voir sa fille : quand Léa rentre seule, qu'elle arrive à prendre le dernier train il est 22-23h. Elle doit souvent repartir le lendemain avant 6h. La famille cherche aujourd'hui à déménager pour ne plus vivre sur la ligne D.
SNCF Réseau dit avoir engagé beaucoup de travaux, sont certains sont en cours avec, pour seul but, d’améliorer le quotidien des Franciliens. Un millier de chantiers programmés cette année pour un montant de deux milliards d’euros, fait savoir l'organisation à RTL. "6.500 trains opérés par la SNCF circulent chaque jour sur le réseau francilien. C’est le plus dense d’Europe", complète l'entreprise.
SNCF dit mener ces actions au service de la performance des lignes et pour améliorer la régularité des trains, y compris celui de la ligne D. Elle poursuit des efforts déjà engagés : le taux de régularité de la D augmente, même s’il reste le moins bon des 5 Lignes RER, et est aujourd’hui, sur certains tronçons, incomparable avec des taux bien plus faibles il y a encore 4-5 ans.
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