Dans quelle mesure les lois empêchent-elles les droits des femmes ? C'est la question à laquelle le rapport de la Banque mondiale intitulé Women, Business and Law ("Les femmes, l'économie et la loi") s'est donné la mission de répondre. Publié le 14 janvier, il passe au peigne fin les législations de 190 pays. Conclusion : dans le monde en 2019, les femmes n'avaient que l'équivalent des trois-quarts des droits accordés aux hommes. La France, elle, se situe parmi les meilleurs élèves.
"Atteindre l'égalité n'est pas seulement une bonne chose à faire, c'est aussi bon pour la croissance économique et le développement", explique la Banque mondiale. Pour chacun des états examinés, l'organisation s'est appuyée sur huit indicateurs : la mobilité, l'environnement de travail, le salaire, le mariage, la parentalité, entrepreneuriat, le patrimoine et la retraite. Chaque indicateur est évalué à l'aune de quatre ou cinq questions.
Par exemple, en ce qui concerne les lois sur les retraites la première question est la suivante : "Les âges de départ à la retraite avec une pension complète sont-ils égaux entre les femmes et les des hommes ?" Si la réponse est oui, le texte législatif garantissant ce droit est répertorié dans la base de données et le pays obtient un score de 1, sinon zéro. L'ensemble des réponses (oui ou non) permet de construire un index dont le plus haut score est 100.
Pour l'année 2019, les 190 pays obtiennent en moyenne un score de 75,2 : les femmes n'ont en moyenne que les trois-quarts des droits et libertés accordés aux hommes tous domaines économiques confondus. Un chiffre légèrement plus haut que celui de 2017, où celui-ci s'élevait à 73,2. Le domaine le plus égalitaire est la mobilité (liberté de circulation) avec un score de 87,2.
À l'opposé, la parentalité "est l'indicateur qui a le plus de marge d'amélioration", note la Banque mondiale. Concrètement, dans le monde, les femmes n'ont en moyenne que l'équivalent de la moitié des droits et libertés qu'ont les hommes lorsqu'il s'agit d'allier travail et vie familiale. En ce sens, l'institution encourage les pays à engager des réformes "de manière urgente" pour améliorer la situation des mères en activité. Cela passe notamment par le congé de paternité et la lutte contre la discrimination des femmes enceintes sur le marché du travail.
Au total, la Banque mondiale a recensé 62 réformes engagées dans 40 pays depuis 2017, "la majorité ayant eu lieu dans des pays du Moyen-Orient, d'Afrique du Nord et d'Afrique Subsaharienne". C'est le cas de l'Arabie Saoudite qui a récemment ouvert le droit aux femmes de conduire et de voyager sans accord d'un tuteur (mais où les femmes sont encore considérées comme mineures), ou encore du Népal qui a introduit quinze jours de congé maternité payés.
Seuls huit pays sur 190 obtiennent un score parfait. C'est le cas de la France dont le score total s'élève à 100, aux côtés de la Belgique, le Danemark, l'Islande, la Lettonie, le Luxembourg, la Suède et le Canada qui rejoint le peloton de tête grâce à une récente réforme sur le congé parental.
À noter : le rapport s'appuie uniquement sur le cadre législatif disponible et existant dans chacun des pays examinés. La manière dont ces lois sont appliquées n'est elle pas du tout étudiée.
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