INVITÉ RTL - Cyclone Chido à Mayotte : le maire de Mamoudzou en appelle à "la solidarité nationale" et évoque "une situation de chaos"

Débris de tôle ondulée, de planches, d'arbres abattus : au lendemain du passage du cyclone Chido qui a ravagé Mayotte le 14 décembre, des secours acheminés par un pont aérien ont commencé à arriver ce dimanche 15 décembre dans le décor "apocalyptique" du département le plus pauvre de France.

Sur RTL, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila, évoque "une situation de chaos"."Nous n'avons jamais connu ça sur le territoire depuis plusieurs décennies maintenan, assure-t-il. Tout le monde a été surpris. Et ce matin, c'est "une scène de désolation", une scène quasiment de guerre. Dans le centre-ville, "tous les arbres sont couchés sur la chaussée. Certains villages sont actuellement totalement inaccessibles", indique Ambdilwahedou Soumaila. 

"Il n'y a pas du tout d'électricité, poursuit-il. Ça fait partie de nos difficultés majeures. Pour que nos concitoyens puissent garder le contact avec leur famille, nous avons un groupe électrogène."

Des collèges, lycées et écoles primaires mobilisés pour accueillir 10.000 personnes

Selon un bilan très provisoire, ce cyclone tropical d'une intensité exceptionnelle (le plus intense à frapper le territoire ultra-marin depuis plus de 90 ans, selon Météo-France) a fait au moins 14 morts, a indiqué à l'AFP une source sécuritaire. Le maire de Mamoudzou parle aussi "de plus de 250 personnes blessées qui se sont débrouillées par elles-mêmes pour arriver jusqu'à l'hôpital qui fonctionne en mode assez dégradé".

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L'habitat précaire, qui concerne environ un tiers de la population de l'archipel estimée à 320.000 habitants, est "entièrement détruit" et de nombreuses installations de service public ont été détruites ou endommagées, obligeant les autorités à fonctionner dans des conditions dégradées, selon le ministère de l'Intérieur. 

À Mamoudzou, "nous avons mobilisé 27 établissements, notamment des collèges, des lycées et des écoles primaires pour pouvoir accueillir 10.000 personnes. On a environ 5 à 6.000 personnes qui occupent actuellement nos sites. L'enjeu pour nous que ces personnes puissent avoir un espace pur dormir", explique Ambdilwahedou Soumaila.

Certains voyous profitent des malheurs des gens pour piller, voler. Il faut éviter ça à tout prix.

Ambdilwahedou Soumaila, maire de Mamoudzou sur RTL

Au-delà des bidonvilles, beaucoup d'habitations ont été totalement ravagées. "Nous avons donc commencé à ouvrir d'autres sites pour accueillir d'éventuelles personnes qui vont arriver. La solidarité nationale est grandement demandée", lance ce dernier. Avec de l'eau, de la nourriture, des médicaments. Mais aussi "des toilettes mobiles", car "la problématique de l'eau" se pose à Mayotte. Pour l'édile, "il ne faut surtout pas qu'on rajoute de la crise à la crise". Et de poursuivre : "Nous avons été contactés par plusieurs entreprises, par plusieurs associations qui ont déjà commencé à s'organiser pour aider à ramener des vêtements pour les enfants. Car c'est un public assez vulnérable."

Sans parler de la problématique du maintien de l'ordre avec des risques d'émeute, de pillage. "J'ai longuement discuté avec le ministre de l'Intérieur (démissionnaire). Il nous a dit que des renforts complémentaires vont arriver. Il faut sécuriser les biens des personnes, des entreprises", indique le maire. Car "certains voyous profitent des malheurs des gens pour piller, voler. Il faut éviter ça à tout prix".