Le gouvernement ne cesse de vanter son régime de retraites comme un système "universel", reposant sur une égalité entre les individus. Face à la contestation contre la réforme des retraites, le gouvernement a proposé un régime au cas par cas. Des concessions ont été accordées pour certains corps de métier.
Pour les salariés de la SNCF, l'exécutif a repoussé l'entrée des cheminots dans le nouveau système, qui concernera les personnes nées à partir de 1985 pour les conducteurs au statut - contre 1975 pour une bonne partie de la population - et celles nées à partir de 1980 pour les sédentaires au statut.
Quant à l'âge de départ, il sera "remonté très progressivement en tenant compte de la durée passée au statut", selon Jean-Pierre Farandou, patron de la SNCF. À la RATP, un calcul des droits acquis fin 2024 sur les six derniers mois avec un coefficient avantageux est proposé et des discussions sur la pénibilité doivent avoir lieu.
Quatre syndicats d'hôtesses et stewards ont levé leur appel à faire grève prévue le 3 janvier prochain après avoir obtenu des assurances sur le maintien de leur caisse autonome de retraite complémentaire, la CRPN. L'âge de départ à la retraite à 55 ans pour le personnel navigant commercial doit toutefois disparaître progressivement pour les générations nées après 1987, pour converger vers 60 ans, selon le syndicat SNPNC.
Côté pilotes, le syndicat majoritaire SNPL a levé, vendredi 27 décembre, son préavis de grève après avoir obtenu des acquis "encourageants" sur le maintien de la CRPN et la possibilité de partir à la retraite à taux plein à 60 ans. D'autres syndicats de navigants maintiennent toutefois leur appel à faire grève.
Le 16 décembre, les syndicats de routiers ont coordonné plusieurs actions sur tout le territoire, notamment pour défendre leur congé de fin d'activité (CFA) alors que les gendarmes, pompiers, surveillants pénitentiaires ou contrôleurs aériens ont vu confirmer leur droit à des départs anticipés à 57 voire 52 ans.
"Dès lors qu'ils occupent des fonctions régaliennes de protection de la population" et "compte tenu des dangers auxquels ils sont exposés", les policiers continueront à "bénéficier des dérogations à l'âge de départ à la retraite", a assuré le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.
Édouard Philippe a de son côté affirmé que la réforme "reconnaîtra les spécificités" des marins qui auront "les assurances qu'ils demandent" sur leur droit à un départ anticipé avant 62 ans.
Par ailleurs, le gouvernement a promis de revaloriser les salaires des enseignants, opposés au calcul de leur retraite sur l'ensemble de leur carrière, contre les six derniers mois actuellement. Le niveau des pensions doit être "sanctuarisé" et les revalorisations nécessaires seront mises en place progressivement à partir de 2021.
Enfin, en prenant mieux en compte le travail de nuit, 20 à 30% des infirmières et aides-soignantes pourront partir avant 62 ans, et, au mieux, à 60 ans, assure l'exécutif. Matignon promet le lancement début 2020 d'une "concertation sur l'aménagement des secondes parties de carrière" à l'hôpital.