"Amplifier la mobilisation et l'inscrire dans la durée". Après les annonces d'Édouard Philippe, mercredi 11 décembre, les organisations syndicales ont appelé à poursuivre la grève contre la réforme de retraites. Selon Roger Dillenseger, conseiller ferroviaire pour l'UNSA, le deuxième syndicat représentatif de la SNCF et le premier de la RATP, "la situation actuelle et les annonces du Premier ministre hier nous mènent dans une impasse".
Il rappelle que "les deux principaux objectifs des revendications sont, d'une part, le maintien du niveau des pensions et des rémunérations des cheminots et, d'autre part, la prise en compte des régimes spécifiques de la production ferroviaire".
S'il concède que le Premier ministre a voulu donner des garanties, notamment sur la pénibilité, ce n'est "pas suffisant". Aussi il s'interroge "sur la progressivité de la mise en oeuvre des régimes universels" et dénonce des questions qui doivent "être discutées dans les entreprises alors que tout est déjà ficelé".
La situation actuelle selon lui, c'est "quasiment 40 % des cheminots qui sont concernés par la mise en oeuvre de la retraite universelle et 40 % des cheminots qui sont potentiellement concernés par une baisse des pensions". Alors que s'ouvre une nouvelle phase de négociations, il considère que les discussions sur un projet "déjà bouclé" ne pourront pas "aboutir" dans un contexte où "les contestataires sont largement plus nombreux que les réformateurs."
Expliquant "regretter la situation et les désagréments" de la grève, Roger Dillenseger assure que les syndicats ne sont pas fermés aux discussions. Mais pour cela, il demande simplement que "tous les cheminots à statut gardent leur condition validée à leur entrée à la SNCF jusqu'au bout de leur carrière".
"Le dialogue social est aujourd'hui insulté par l'exécutif. On ne peut pas accuser les organisations syndicales alors que par ailleurs l'exécutif bloque totalement les discussions nécessaires" poursuit-il avant de conclure : "aujourd'hui