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Éducation : comment la "6e Tremplin" est-elle expérimentée dans l'académie d'Amiens ?

Le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye lance une réforme de la classe de 6ème. À partir de la rentrée prochaine, les élèves auront une heure par semaine de renforcement ou d'approfondissement en français ou en mathématiques, par petits groupes, selon leur niveau.

Une classe de 6e du collège Jean Moulin à Formerie dans l'Oise.
Une classe de 6e du collège Jean Moulin à Formerie dans l'Oise.
Crédit : Marie Guerrier / RTL
Réforme de la classe de 6ème : à quoi ressemble le dispositif Tremplin dont s'inspire le ministre ?
00:13:09
Marie Guerrier
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Au collège Jean Moulin, à Formerie dans l'Oise, sur les 116 élèves de 6ème, 28 sont dans le dispositif Tremplin depuis septembre, ils ont été ciblés sur la base des résultats obtenus à des évaluations passées en fin de CM2. Ces élèves sont répartis dans toutes les classes de 6èmes de l'établissement et ils se retrouvent en petits groupes le midi après la cantine pour travailler les maths ou la lecture. 

La particularité du dispositif est bien que ces ateliers sont en partie assurés par des professeurs des écoles volontaires, comme Gaëlle Touzel de l'école primaire voisine. Elle prend sur sa pause déjeuner, deux fois dans la semaine, pour mener avec son petit groupe des exercices de fluence en lecture. "On se demande toujours ce que deviennent nos élèves quand ils partent au collège. Ce qui m'a plu, dit-elle, dans ce dispositif, c'est de donner un petit coup de pouce à ceux qui sont en difficulté pour leur donner la même chance de réussite que les autres."

Travailler la fluence, c'est essayer de lire de plus en plus vite, tout en comprenant et en mettant le ton. Plus l'enfant lit, plus les mots vont devenir facile, il n'aura plus besoin de déchiffrer et la lecture va s'automatiser. Les élèves du dispositif Tremplin lisaient en fin de CM2 moins de 90 mots par minute. Au début, ça n'a pas plu à Noa d'être obligé de venir dans les ateliers, mais il reconnaît qu'il n'osait pas lire en classe de peur d'être moqué, et maintenant qu'il a fait des progrès, il lit davantage. Les enseignants remarquent que les élèves reprennent confiance, font des progrès même s'ils ne sont pas encore dans la norme. 

Les autres élèves de 6ème également entourés

Lilian raconte qu'en CM2, il lisait quelque chose comme 60 mots par minute, il a fait des progrès, mais il sait qu'il va devoir encore travailler. "Je dois venir en Tremplin pour m'améliorer" dit-il. Sandrine Diaz, la professeure documentaliste du collège, s'occupe d'un autre petit groupe d'élèves en lecture. "Le travail de fluence, dit-elle, s'accompagne d'un travail sur le lexique". Les enseignants constatent que les élèves ont de moins en moins de vocabulaire. Les élèves des ateliers Tremplin seront évalués en février puis à la fin de l'année pour mesurer l'efficacité du dispositif.

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Pourquoi faire intervenir des professeurs des écoles ? "L'apprentissage de la lecture, compétence principalement travaillée en école élémentaire, pouvait être un peu déroutant pour les professeurs de collège, et donc il y a cette coopération entre le premier et le second degré", se félicite la principale Corinne Boulin. Au collège Jean Moulin de Formerie, non seulement des professeurs des écoles interviennent dans les ateliers Tremplin, mais aussi auprès des autres élèves de 6eme sur ce qu'on appelle l'heure hebdomadaire d'AP, l'aide personnalisée, pour reprendre telle ou telle notion de