Le président de la République veut à la fois l'unité de l'école autour des programmes, des diplômes, le cadre national, mais il veut aussi prendre en compte la diversité des réalités rencontrées en réseau d'éducation prioritaire, en milieu rural, ou dans les centres villes plus favorisés. Emmanuel Macron fait un constat : "L’uniformité dans laquelle on s’est installé pensant que ça permettait d’installer l’égalité des résultats, ça ne fonctionne pas". Et il en tire les conséquences : "L’objectif, on le connaît, c’est que les élèves sachent lire, écrire, compter et bien se comporter en fin de primaire. Qu’est ce qui fait que ça ne marche pas totalement ? Sur quoi faut-il agir ? Les enseignants à l’école le savent mieux que nous. Si on avait raisonné comme d’habitude j’aurais dit on fait un même processus dans 60.000 établissements. C’était le meilleur moyen pour que ça ne marche pas", détaille Emmanuel Macron.
"La réponse ne vient pas du national, parce que les problématiques sont tellement différenciées, qu’il faut redonner de la liberté sur le terrain, de la liberté pédagogique aux enseignants, pour mieux faire. Et donc le message du président aux enseignants, aux directeurs et directrices d’école, parents d’élèves et élèves eux-mêmes en collège et lycée, les élus locaux, les associations en charge du périscolaire : on vous donne la possibilité de réfléchir ensemble et de proposer un projet, on le financera rapidement", assure le chef de l'État.
Dans le cadre du programme "Marseille en grand", lancé il y a un peu plus d'un an, des projets pédagogiques montés par des écoles volontaires de la ville ont été financés ou sont sur le point de l’être, avec des formations pour accompagner les enseignants, le tout pour un montant d’un million d’euros. Et il reste encore un million et demi sur le budget de départ. Marseille est un laboratoire pour le président Macron.
"Quand nous l’avons lancé, il y a eu d’abord une bronca
nationale, tout le monde a dit 'Quelle horreur, qu’est-ce que c’est que ce truc,
il va faire des écoles où les gens pourront discuter de projets'. On a laissé la
pâte retomber. On laisse venir du terrain ; et en effet on a eu d’abord
une cinquantaine d’écoles et aujourd’hui une soixantaine d’écoles, d’établissements
qui ont dit : on y va ! Moi ce qui m’apporte ce n’est pas forcément
le nombre dans un premier temps, c’est que cela ait du sens, que ce soit porté
par l’équipe pédagogique et que ça change les choses. C’est un exercice qui redonne du sens, qui redonne des moyens, qui
permet de retrouver de l’efficacité sur le terrain". Le chef de l’État
qualifie ces projets "d’acuponcture qui accompagne le traitement national".
À
Marseille, on parle de pratiques nouvelles : des aménagements de classes
dites flexibles, du mobilier et des espaces d'apprentissage totalement repensés
pour améliorer la concentration et la mise au travail des élèves. Il y aussi
des ateliers scientifiques, culturels, sportifs, bilingues, menés par les
enseignants eux-mêmes ou des intervenants extérieurs, d’autres projets ont
permis des rapprochements avec les centres sociaux, avec les pôles de santé. Les
initiatives sont variées, accompagnées par une équipe de la direction
départementale de l’Éducation nationale. C’est le modèle qu'Emmanuel Macron veut reproduire à travers la France
entière.
Près de 12.000 établissements
scolaires sur 60.000 ont montré un intérêt pour la démarche CNR, avec des projets plus ou moins aboutis. Il y a 500 millions d’euros à
se partager, les académies se chargeront de l’attribution au cours des
prochains mois. Le chef de l'État pense qu'il y aura une dynamique vertueuse. Les écoles sont libres dit-il. "Ça ne
fonctionne que si les acteurs y croient, c’est une dynamique de la bonne
volonté, de l’engagement. Des parents d’élèves, des maires pourront dire aux
directeurs et directrices, aux chefs d’établissements, aux enseignants :
nous on veut en être. Ceux qui se sont engagés démontreront aux voisins qui
peut-être hésitaient ou pensaient qu’ils n’en avaient pas besoin, l’intérêt de
la démarche. Si on fait bien, ce sera une dynamique vertueuse", explique Emmanuel Macron.
La réussite de cette
démarche de projets repose beaucoup sur l'enthousiasme et la volonté des
enseignants alors que l’on constate le désamour des Français pour cette
profession. Emmanuel Macron reconnaît
des difficultés de recrutement depuis plusieurs années, mais pense que
justement le CNR permettra de redonner du sens au métier, permettra aux
enseignants de se réapproprier leur liberté pédagogique. Il assure que c’est
aussi un moyen de reconnaissance et de valorisation. A cela s’ajoute, il le dit
lui-même, la nécessité de mieux les payer.
Des
enseignants qui, avec la réforme des retraites, ne se voient pas forcément devant
des élèves à 65 ans. Le président en est bien conscient. "On ne peut pas
demander la même chose à 50 ans, à 60 ans qu’à 25 ans. Enseigner devant des
enfants, qui peuvent être des ados, qui peuvent être turbulents, des enfants en
très bas âge, c’est très fatigant. Travailler
plus suppose de penser la fin de carrière". Dans les entreprises
comme dans la fonction publique souligne Emmanuel Macron. Et pour les
enseignants, l'État employeur devra s’améliorer sur les aménagements de fin de
carrière dit-il, évoluer par exemple vers la formation des maîtres, des tâches
administratives ou des missions de mentorat qui sont en train d’être développées.
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