L'Académie ne serait finalement pas totalement à l'origine de la très discutée réforme de l'orthographe. Hélène Carrère d'Encausse a expliqué samedi 13 février dans les colonnes de nos confrères du Figaro qu'elle ne comprenait pas pourquoi était exhumée cette réforme datant de 1990 sur la simplification de l'orthographe. Secrétaire perpétuel de l'Académie française depuis 1999, elle a également affirmé que l'Académie n'a eu "aucune part" dans cette réforme, "à l'inverse de ce qu'on a voulu croire", selon elle.
Largement méconnue, la réforme adoptée en 1990 prévoit la simplification de l'orthographe de certains mots et allège l'usage des traits d'union et des accents circonflexes. Sa généralisation prochaine dans les manuels scolaires du primaire suscite une vive polémique. Jean d'Ormesson s'est même demandé sur RTL si "on ne se foutait pas de nous".
"La position de l'Académie n'a jamais varié sur ce point : une opposition à toute réforme de l'orthographe mais un accord conditionnel sur un nombre réduit de simplifications qui ne soient pas imposées par voie autoritaire et qui soient soumises à l'épreuve du temps", affirme l'immortelle.
L'historienne précise qu'en ce qui concerne la réforme de 1990, l'Académie s'était prononcée sur des "principes généraux - un nombre limité de rectifications d'incohérences ou d'anomalies graphiques - mais non sur le projet lui-même, dont le texte était en cours d'élaboration". L'Académie a par la suite "marqué son désaccord" avec le texte, a-t-elle expliqué.