À l'heure d'analyser le bilan du quinquennat d'un président qui a battu des records d'impopularité, Jean-Claude Dassier rappelle que "tout n'est pas à jeter" dans l'action de François Hollande. Il estime que l'on peut mettre à son crédit d'avoir "engagé la gauche française dans le social-libéralisme" et que nommer dans son gouvernement Emmanuel Macron n'est pas "le plus mauvais choix qu'il pouvait faire". Il lui reproche en revanche un certain nombre d'erreurs en politique intérieure, dont le mariage pour tous, mais admet que c'est à l'international que le chef de l'État s'est montré le plus "décisif", notamment en Afrique. Il a mené une guerre "méritoire" contre le terrorisme selon lui.
Pour Gaspard Koenig, "de 1983 à 2017, on a géré le status quo, aucune réforme systémique n'a été faite". Il estime que François Hollande a fait à peu près ce qu'avait fait son prédécesseur Nicolas Sarkozy, se contentant de prendre des "mesures techniques". Il juge que le président de la République n'est pas assez critiqué sur ce qu'il estime être une "régression des droits publics", citant notamment en exemple la loi Renseignement. "Il va falloir inverser cette tendance", ajoute-t-il.
Christian Menanteau estime qu'il faut créditer François Hollande d'avoir fait, "à l'insu de son plein gré", exploser un paysage politique "figé depuis Mitterrand". Il retient également de bons points comme les mesures sur le non-cumul des mandats ou la transparence de la vie politique. Socialement, il lui reconnaît aussi le mérite d'avoir fait de bonnes choses dans le domaine de la santé ou de l'éducation. Il regrette cependant en particulier le "matraquage" fiscal, "stupide" par son ampleur, qui a marqué les cinq dernières années.
Selon Rokhaya Diallo, il faut un peu tempérer les critiques en rappelant que François Hollande n'est pas arrivé au pouvoir accompagné d'un grand enthousiasme. Elle pointe malgré tout du doigt certaines mesures particulièrement négative de son point de vue, comme la "surenchère des lois sécuritaires" consécutive aux attentats terroristes ayant touché la France depuis deux ans et qui font que le pays vit sous l'état d'urgence depuis 18 mois, ce qui pose un problème de "non-respect des droits humains".
On refait le monde avec :
Rokhaya Diallo, réalisatrice et militante
Gaspard Koenig, président du think tank GénérationLibre
Jean-Claude Dassier, vice-président de Valeurs Actuelles
Christian Menanteau, journaliste éco RTL