Les députés espagnols ont adopté, jeudi 16 février, un projet de loi créant un "congé menstruel" pour les femmes souffrant de règles douloureuses. La durée de l'arrêt maladie que pourront accorder les médecins aux femmes souffrant de règles douloureuses n'a pas été précisée dans la nouvelle loi.
Cette mesure, inédite en Europe, doit permettre de briser un tabou, affirme le gouvernement espagnol. À la suite de cette adoption, de nombreux députés français se sont dits favorables à une mesure similaire en France, à l'exemple de l'eurodéputée écologiste Karima Delli et de Leïla Chaibi, eurodéputée La France Insoumise.
Pour l'instant, aucun projet de loi n'est prévu en France. Le parti socialiste, qui avait fait figurer cette mesure sur son programme pour l'élection présidentielle de 2022, offre, depuis fin 2022, un jour de congé menstruel aux salariées de son siège. Le candidat écologiste, Yannick Jadot, s'était aussi dit favorable à la création d'un congé menstruel de 12 jours par an.
En France, certaines entreprises accordent un congé menstruel à leurs employées. À Toulouse, l'entreprise Louis permet de disposer d’un jour de congé ou d’une journée de télétravail supplémentaire, utilisable chaque mois. À Montpellier, les salariées de La Collective peuvent poser un jour de congé par mois, sans justificatif et sans perte de salaire.
Au Japon, le droit au congé menstruel est inscrit dans la loi depuis 1947 : les entreprises ne peuvent pas forcer une employée à travailler si elle demande à être en "congé menstruel". Le nombre de jours n'est pas limité, mais ils ne sont généralement pas payés. Selon une étude du ministère japonais du Travail, réalisée en 2020, seulement 0,9% des employées éligibles déclaraient avoir pris des congés menstruels.
En Corée du Sud, les employées sont autorisées à prendre un jour de congé par mois, qui n'est pas payé. Selon un sondage effectué en 2018, 19% des employées avaient déclaré utiliser le droit au congé menstruel.
En Indonésie, une loi adoptée en 2003 prévoit un ou deux jours de congés payés en début de cycle menstruel, en cas de règles douloureuses. Taïwan reconnaît aussi ce droit dans la limite d'un jour par mois et d'un total de trois jours par an.
La Zambie a adopté en 2015 une loi accordant aux femmes le droit à un congé menstruel qui leur permet de prendre un jour de congé supplémentaire par mois, sans préavis ni certificat médical en cas de règles douloureuses.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.