Yannick Jadot chahuté à Sainte-Soline : le faux soutien de Sandrine Rousseau

Si la députée écologiste reconnaît que taguer la voiture de Yannick Jadot "ne fait pas avancer le débat", elle estime cependant que ce dernier n'incarne pas "l'écologie de combat".

Sandrine Rousseau, le 19 octobre 2022

Crédit : AFP

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Un timide soutien. Sandrine Rousseau et Yannick Jadot incarnent deux visions opposées de l'écologie en politique. L'une est adepte des coups médiatiques pour imposer ses idées dans le débat, tandis que l'autre préfère la négociation et milite pour une écologie de gouvernement.

Depuis que les deux personnalités politiques se sont affrontées lors de la primaire Europe Ecologie-Les Verts, les relations sont restées froides et distantes. Ils s'évitent soigneusement et rationnent leurs commentaires à l'égard de l'autre dans les médias. Mais le 30 octobre, Sandrine Rousseau a dérogé à cette règle tacite.

Yannick Jadot a été chahuté et sa voiture taguée lors de son déplacement à une manifestation dans les Deux-Sèvres à Sainte-Soline. De violents heurts ont fait une soixantaine de blessés côté gendarmes et une trentaine côté manifestants, le 29 octobre, lors d'un rassemblement interdit par la préfecture des Deux-Sèvres contre une "mégabassine" pour l'irrigation agricole.

Yannick Jadot paye la manière dont il présente l'écologie

Sandrine Rousseau sur BFMTV

Interrogée sur le sujet, Sandrine Rousseau a expliqué sur BFMTV que le fait d'avoir taggué le véhicule de Yannick Jadot "ne fait pas tellement avancer le débat". "Mais, ceci dit", précise-t-elle en laissant présager une nuance de taille : "Je pense aussi qu'il faut que Yannick Jadot entende que là, on a besoin d'aller et de retrouver une écologie de combat qui a été l'écologie pendant des années".

Une stratégie du "et en même temps" signée de la main de Sandrine Rousseau. La députée écologiste de Paris a poursuivi son raisonnement en indiquant que l'ancien candidat EELV à l'élection présidentielle "paye la manière dont il présente l'écologie, (ça) interroge des manifestants qui, eux, s'engagent pleinement dans ces luttes-là".

Dans le camp Jadot, les commentaires à propos de Sandrine Rousseau restent timides. "Elle est parfaitement adaptée au système politico-médiatique, mais est-ce qu'on créé de l'adhésion en faisant cela ? Je ne sais pas", nous répond un proche du député européen. Un membre d'EELV reconnaît que "la stratégie de l'alerte compte" sans parvenir à mesurer si Sandrine Rousseau fait plus de bien que de mal à la cause écologiste.

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