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Un gardien de prison à Agen, (photo d'illustration).
Crédit : AFP / MEHDI FEDOUACH
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Depuis le mardi 15 avril, des prisons et des agents pénitentiaires sont victimes d’attaques un peu partout en France. Au sein des établissements carcérales, peu savent les raisons pour lesquelles les agents sont souvent surnommés des "matons". Ce mot remonte au XIe siècle, et n’avait, à l’origine absolument rien à voir avec la prison.
En effet, il désignait le lait caillé et par extension, tout type d’amas, de grumeaux et même plus tard de poils qui pouvaient boucher un orifice. Voilà pourquoi, quand on était enroué, au XIXe siècle, on disait qu’on avait un maton dans la gorge. Et comme le mot "maton" était proche de "matou" et qu’un matou, ça fait des boules de poil, ça a fini par donner l’expression "avoir un chat dans la gorge". Ce n'est qu'en 1946 que le "maton" a pris un sens argotique pour désigner un gardien de prison.
Le mot "maton", au sens originel du terme, correspond à des grumeaux voire des glaires. Ce n’est pas très valorisant et les prisonniers, par définition, ne sont pas les plus grands fans de leurs surveillants. Mais surtout c’est à cause des deux sens du verbe "mater". Le gardien de prison mâte un détenu par l’œilleton de la porte de sa cellule pour savoir si tout est ok.
Le terme "maton" vient d’un vieux mot de Sardaigne, "matta" qui voulait "buisson". Faire la "matta", ça voulait dire faire le guet et pour ça, on se planquait derrière un buisson. Et l’autre sens, c’est que si un détenu dérape ou se rebelle, il se fait mater par le gardien, le "maton".
Le langage des prisons regorge d’autres mots d’argots imagés. Un accordéon par exemple, c’est un casier judiciaire car on le déplie comme le soufflet d’un accordéon. Et quand il est vraiment chargé, on appelle ça une facture de garagiste. Un yoyo, c’est le fil qu’on balance entre deux cellules par la fenêtre pour se passer des objets ou des messages.
Dans le langage familier, la prison, on appelle ça la taule. C’est parce qu’au cours du XIXe siècle, les portes en bois ou en fer des cellules ont été remplacées par des portes en tôle. Et cette porte qu’il a sous les yeux en permanence lui rappelle bien qu’il est enfermé en prison, qu’il est un taulard. Alors que le directeur de la prison se fait quant à lui surnommer le taulier. Un surnom qu’on avait donné à Johnny Hallyday qui était le patron. Et qui en plus avait chanté Les portes du pénitencier.
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