En Irlande, la Saint-Patrick est une véritable institution. Chaque 17 mars, les habitants rendent hommage à leur saint patron depuis... 1607 et l'inscription dans le calendrier liturgique catholique de ce jour saint.
Mais alors, qui était Saint-Patrick ? Maewyn Succa, de son vrai nom, n'est pas un Irlandais, mais un Gallois de Bretagne insulaire, qui, selon sa biographie, aurait été enlevé par des pirates à l'âge de 16 ans et expatrié en Irlande. Alors qu'il y était devenu éleveur de mouton, Dieu lui serait apparu et lui aurait donné ordre de rentrer en Bretagne insulaire.
Rentré par miracle sur sa terre natale, Maewyn aurait étudié le christianisme et serait devenu si érudit qu'en 432, le pape Célestin l'aurait renvoyé en Irlande pour évangéliser les païens. Une mission qu'il réussit avec brio, convertissant le peuple, mais aussi ses dirigeants. "À sa mort, le 17 mars 461, l'Irlande était devenue chrétienne sans qu'aucun martyr ne soit fait", raconte ainsi la légende.
Il faut toutefois attendre les années 900 pour que le titre d'apôtre de l'Irlande soit donné à cet érudit, érigé depuis en saint patron du pays.
Au départ, seuls les chrétiens célébraient la Saint-Patrick, ils étaient d'ailleurs autorisés à casser leur jeûne du Carême spécialement pour cette occasion. Mais dès 1903, le Bank Holiday Act fait du 17 mars un jour férié en Irlande et par la même, la Saint-Patrick devient la fête nationale - même si elle n'a jamais officiellement pris ce titre.
Il faut toutefois attendre les années 1990 pour que la Saint-Patrick devienne la fête populaire que l'on connaît aujourd'hui. Encouragés par leurs gouvernements successifs, les Irlandais se sont progressivement emparés de cette date pour organiser différentes festivités destinées à promouvoir leur culture à coup de trèfles et chapeaux verts, et ce, partout où la diaspora était présente.
C'est ainsi que l'on s'est retrouvé à boire de la bière noire, tout de vert vêtu, bercé par de la musique traditionnelle celte, de New-York à Sidney, en passant par Paris.