Une manifestation qui témoigne du malaise qui règne dans les rangs de la police française. Ce jeudi 1er juin, une mobilisation est en cours devant le commissariat de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne).
Une centaine de policiers présents devant l'établissement ont accepté de confier leurs difficultés quotidiennes au micro de RTL. Un manque de moyens et de bras qui est tel que, dans ce commissariat, certains dossiers sont en attente depuis plusieurs années.
Entre 4 et 5.000 dossiers en attente, faute de monde pour les traiter, explique un policier : "Il y a des procédures dans le commissariat qui datent encore de 2017, et qui ne sont à ce jour toujours pas traitées", indique l'agent. "Violences, cambriolages…", les dossiers sont variés, précise encore ce dernier.
Son collègue, lui, a décidé de précipiter son départ. Il quitte le commissariat de Champigny-sur-Marne en septembre prochain : "Je m'en vais. On vit à reculons dans ce service", déplore-t-il. Et de témoigner d'un "mal-être croissant" décelé par "la médecine préventive" qu'il a consulté lorsqu'il était en arrêt maladie.
En plus de l'extérieur, nos collègues subissent des attaques de l'intérieur, de la hiérarchie
Benoit Leriche, délégué syndical Unité SGP Police dans le Val-de-Marne
Le commissariat est implanté dans un quartier difficile, et fait régulièrement l'objet de tirs de mortier. Benoit Leriche, délégué syndical Unité SGP Police dans le Val-de-Marne, estime que la hiérarchie les a lâchés : "En plus de l'extérieur, nos collègues subissent des attaques de l'intérieur, de la hiérarchie", assure-t-il, déplorant que les victimes "attendent" et que l'effectif se délite peu à peu, car ses collègues "ne sont pas remplacés".
Sur les près de 150 policiers qui travaillent dans ce commissariat, les départs se comptent par dizaines depuis l'an dernier.