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"On a fini dans le camion que je doublais" : les "freinages fantômes" sont-ils le nouveau "Takata" ?

Face aux multiples témoignages de freinages inexpliqués, l'État lance une enquête nationale pour déterminer l'origine de ces incidents potentiellement dangereux.

Les freinages "fantômes" seraient liés au freinage d’urgence automatique.

Crédit : Thomas Banneyer / DPA / dpa Picture-Alliance via AFP

Freinages "fantômes" : "Ce n'est pas un scandale de la taille de Takata", tempère Christophe Theuil

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Marie Bonnetblanc

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Le gouvernement va lancer dans les prochains jours une grande enquête nationale sur les freinages "fantômes", ces arrêts brusques et inexpliqués signalés par de nombreux automobilistes depuis cet été. Objectif : recueillir les témoignages de conducteurs victimes de ces incidents inquiétants et déterminer si un dysfonctionnement systémique est en cause.


Parmi eux, Aurélie, qui a vu sa vie basculer il y a quelques mois sur l’autoroute. Sa voiture a freiné brutalement sans raison, passant de 130 km/h à l’arrêt complet en quelques secondes. "La voiture qui arrivait derrière nous nous a percutés, et on a fini notre course dans le camion que je doublais", raconte-t-elle. "Il n’y a pas eu de signal sonore. Les témoins ont cru que ma voiture était tombée en panne." Son assistante, âgée de 23 ans, n’a pas survécu à l’accident.

"Les voitures modernes sont de véritables smartphones à roulettes"

Ces freinages "fantômes" seraient liés au freinage d’urgence automatique, une aide à la conduite devenue obligatoire sur tous les nouveaux véhicules commercialisés depuis 2022. Christophe Theuil, vice-président de la Fédération française de l’expertise automobile, rappelle sur RTL qu’il s’agit "d'une avancée majeure pour la sécurité routière", mais souligne les risques liés à une maintenance insuffisante : "Ce système repose sur des radars, des capteurs et une caméra située dans le pare-brise. Souvent, lorsqu’un pare-brise est remplacé, le réglage de cette caméra n'est pas réalisé. C’est l'une des pistes sérieuses pour expliquer ces freinages."


Pour l’expert, il ne s’agit pas, à ce stade, d’un scandale industriel comparable à celui des airbags Takata : "Dans l’affaire Takata, il y avait un défaut de fabrication qui a fait 16 morts en France. Ici, on parle plutôt d’un défaut d’entretien ou de réglage lié à l’appropriation d’une technologie. Depuis quelques années, les voitures modernes sont de véritables smartphones à roulettes. S'il n'y a pas de mise à jour et d'entretien régulier, vous pouvez vous retrouver avec des véhicules qui ne fonctionnent pas en pleine compétence de l'emploi."

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