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Jean-Paul Belmondo, en 2018.
Crédit : Ludovic MARIN / AFP
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Pour les Français, Jean-Paul Belmondo est sans doute la meilleure incarnation de cette époque qu’on appelle les Trente Glorieuses. Trente années de prospérité qui débutent à l’après-guerre et se terminent en 1975, et dont l’apogée coïncide avec le début des succès de Belmondo, les films de Godard, dans les années 1960. Durant cette extraordinaire période où, selon Jean Fourastié, l’économiste français qui l’a baptisée "Trente Glorieuses", la France change autant que durant le siècle précédent, voire, dit-il, autant que 1700 à 1945, sur certains critères.
Durant les Trente Glorieuses, un rattrapage économique considérable, avec des taux de croissance annuels compris entre 5 et 10% dans les années 1960, a eu lieu. La France d’alors, c’est l’équivalent de la Chine des années 2000. Les salaires sont multipliés par quinze entre 1946 et 1975, beaucoup plus que les prix. Conséquence, le pouvoir d’achat est multiplié par presque quatre en trente ans, soit du jamais vu dans l’histoire.
En 1962, le premier supermarché Carrefour est ouvert en région parisienne. L’électro-ménager arrive dans les foyers, le réfrigérateur, le lave-linge. La voiture passe de 450;000 unités dans le pays en 1946 à plus de dix millions en 1976. Sur ces trente ans, le nombre de logement double, passant à 21 millions, ce qui permet la décohabitation des générations. Les jeunes couples, au lieu de vivre chez leurs parents, peuvent s’installer chez eux. Et surtout, le confort des logements s’améliore. En 1946, seuls 5% des logements possèdent une salle de bain. 37% des logements ont l’eau courant, ils seront 97% en 1976.
Une période qui a aussi coïncidé avec avec un accroissement du temps de travail, avec en moyenne 2.000 heures par an contre 1.600 aujourd’hui en moyenne. La semaine fait 46 heures, et on n’a que 2 à 3 semaines de congés annuels. Mais, la durée de la carrière commence déjà à rétrécir, au profit des études pour les jeunes et de la retraite pour les séniors. Juste après-guerre, deux millions et demie de français de moins de vingt ans sont au travail, ce ne sera plus qu’un million trente ans plus tard. Idem avec les plus de 65 ans au boulot, dont le nombre est divisé par trois.
Pour l’économiste Jean Fourastié, tout tient en un mot : productivité. Elle est due à la mécanisation, aux nouvelles techniques de production industrielle et d’organisation des entreprises, tout cela venu des États-Unis. L’utilisation massive et universelle de l’énergie, pétrole et électricité se substituent au travail humain et animal. Du coup, chacun produit bien davantage, ce qui permet à la fois d’augmenter les salaires et de diminuer le temps de travail, tout en augmentant le nombre d’emplois.
Le choc pétrolier des années 1970 et la première crise de 1975 sonne la fin de cette période, mais la cause véritable du changement de régime économique est tout simplement que la France et l’Europe ont alors achevé leur rattrapage. Déjà, les pays émergents pointent, ils vont livrer une concurrence féroce à nos industries, le textile et la sidérurgie en particulier. Mais la carrière de Belmondo, elle, contrairement à l’économie française, connaitra encore trente autres glorieuses.
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