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Morbihan : comment le zoo de Pont-Scorff est passé du rêve au cauchemar

L'association Rewild avait levé 600.000 euros pour racheter le zoo, accusé de négligences, et en faire un centre de retour à la nature pour les animaux. Mais l'opération ne s'est pas passée comme prévu.

Un lionceau au zoo de Pont Scorff, en 2013
Un lionceau au zoo de Pont Scorff, en 2013
Crédit : FRED TANNEAU / AFP
Morbihan : comment le zoo de Pont Scorff est passé du rêve au cauchemar
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Isabelle Choquet - édité par Louis Chahuneau
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Si vous rêvez d'une balade enchantée entre un pandi-panda et un éléphanteau à la Dumbo, passez votre chemin. Le zoo où nous emmène le magazine Marianne est en plein naufrage. C'était pourtant une belle histoire sur le papier. Souvenez-vous, il y a quelques mois, plusieurs associations de défense de l'environnement annonçaient tambour battant leur volonté de racheter le zoo de Pont-Scorff dans le Morbihan. 

Avec un objectif très ambitieux : libérer les 500 et quelques pensionnaires, et faire du site de 14 hectares une sorte de salle d'attente avant le retour à la nature. "Une première mondiale", clamait alors le communiqué de presse du collectif Rewild. "Ensemble, menons à bien ce projet fou !".

Ensemble, car il fallait tout de même lever 600.000 euros. Le message a été relayé par le journaliste Hugo Clément, l'affaire a été très médiatisée. Et en une semaine, l'argent était sur la table. Avec un bon coup de pouce, c'est vrai, de Marc Simoncini, le fondateur de Meetic : 250.000 euros à lui tout seul.

Deux tonnes de cadavres, des évasions, une fosse qui déborde...

Un projet fou, c'est sûr. Et même complètement irréaliste. C'est ce que disent dès le début les professionnels des parcs animaliers. Sur RTL, le patron du zoo de Beauval Rodolphe Delord évoque une opération utopique. Les animaux sont trop vieux, ils ont passé trop de temps en captivité. L’Association européenne des zoos s'inquiète : il faudrait un investissement de plusieurs millions d'euros, pour finalement envoyer les bêtes à une mort quasi certaine.
 
Tous des mauvais coucheurs ? Non, voyez plutôt cette mise en demeure cinglante de la préfecture du Morbihan, en date du 2 septembre. Le zoo de Pont-Scorff n’a plus un seul salarié détenteur du certificat de capacité, obligatoire pour prendre en charge des animaux sauvages. Les fosses d’eaux usées débordent. Plusieurs évasions d’animaux ont eu lieu, le registre vétérinaire est absent. Des médicaments périmés depuis plus de deux ans sont conservés dans la pharmacie et susceptibles d’être utilisés. Et pire que tout : 2.428 kg de cadavres ont été collectés par l’équarrisseur sans que l’exploitant ait documenté et recherché les causes possibles de cette mortalité.

La plupart des sympathisants Rewild sont vegan

Cyril Hue, vétérinaire du zoo de Pont-Scorff
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