Mercredi 5 mars, la première plainte pour violences, agressions sexuelles et viol sera déposée par un ancien élève de Notre-Dame-de-Garaison, selon les informations de RTL. Cet établissement scolaire catholique privé se situe à une heure de route de Bétharram.
Le plaignant sera le premier ancien élève à passer la porte d'un commissariat, mais des victimes brisent le silence, et témoignent sur les réseaux sociaux. “Mon enfance s’est arrêtée là-bas”, cette phrase soufflée par Alexis, aujourd’hui la cinquantaine, résume peut-être à elle seule le calvaire qu’ils ont tous décrit.
Un collectif de victimes s’est d’ailleurs créé il y a quelques jours et comprenait 45 membres le 3 mars 2025. Tous s’accordent sur ces coups qui blessent parfois jusqu’au sang, cette violence physique, gratuite, suivait ces élèves partout, disent-ils, en classe, dans les couloirs, jusque dans ce dortoir austère.
“On était leur défouloir” résume Mathieu. Parmi ces témoignages, il y a aussi celui de Grégory Leroy, qui fréquentait les bancs de Notre-Dame-de-Garaison au début des années 80. C’est le seul qui témoigne avec sa vraie identité, il y tient. Un souvenir lui intime d'aussi de saisir la justice, celui d’une punition, parce qu'il avait mangé des biscuits dans son lit.
"Le surveillant général montait le soir faire sa dernière ronde et là, il était monté avec une cravache équestre à la main et donc il a commencé à me frapper très violemment" raconte Grégory, toujours marqué par ce souvenir.
Ça suffit, l'omerta de la gentille église, c'est terminé
Grégory, un ancien élève de Notre-Dame-de-Garaison
"Il m'a enlevé mon pyjama, il m'a mis tout nu et il m'a mis sous la douche froide en me frappant et comme j'essayais de me débattre" raconte Grégory. "Il a fini par me mettre la main et me saisir les parties pour que je ne bouge plus et continuer à me frapper", décrit l'ancien élève n'ayant jusqu'à peu, pas mis vraiment fait le rapprochement avec une agression sexuelle sur ce sujet-là.
L'ancien élève exhorte les gens à parler de cet ancien système maltraitant, notamment les enseignants. Il "dénonce les profs qui vont au boulot tous les matins, ils rentrent le soir et ils vont au boulot et ils entendent des gosses gueuler dans le couloir parce qu'ils sont en train de se faire frapper à coups de lacets en cuir". "Ça suffit, l'omerta de la gentille église, c'est terminé" conclut Grégory avec détermination affirmant vouloir "aller jusqu'au bout".
Les encadrants sont accusés d'avoir su et laissé faire. Myriam se souvient singulièrement d'un surveillant qui riait alors qu'elle se faisait toucher par des garçons plus âgés. Un travail de fourmi est en cours pour dater les témoignages et mener une action collective en justice.
Une première plainte sera déposée demain par un homme de 44 ans, qui a retrouvé la mémoire après avoir lu un article sur Bétharram. Son avocat, Maître Joseph Mesa, explique que "c'est la première plainte qui va peut-être être le détonateur".
La direction de l'école admet de son côté que certains encadrants ont pu avoir recours à des châtiments corporels, mais affirme qu'ils ont été exclus dès que cela s'est su. Cependant, Grégory Leroy et d'autres sources confirment qu'un ancien surveillant, surnommé "Le Crabe", est toujours accueilli à Notre-Dame-de-Garaison.
Pour toute situation d'urgence, le numéro 119, Allo Enfance en danger, est à disposition. Par ailleurs, la congrégation de Bétharram a annoncé la création d'une commission d'enquête indépendante pour faire la lumière sur ces affaires.
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