Le téléphone de la police Marseillaise sonne dans le vide. "Le commissaire ne s’exprimera pas sur les caméras, c’est un sujet explosif et nous n’avons pas envie de nous mettre la nouvelle municipalité à dos !", indique un officier.
Après une passe d’armes houleuse entre Gérald Darmanin et la Mairie de Marseille sur l’impérieuse nécessité d’affûter ou non "l’œil" de la lutte contre la délinquance, la tension est un peu retombée sur le Vieux-Port grâce à la promesse d’envoyer dès cette année une centaine de policiers en renfort.
Enfin, pas chez tout le monde. Le médiatique secrétaire départemental du syndicat Alliance ne décolère pas. "Les enquêteurs ne peuvent plus se passer de cet outil. À chaque dépôt de plainte, c’est la première chose que l’on fait : vérifier si l’on a des images. Aujourd’hui un auteur sur deux est arrêté grâce à la vidéoprotection. Je me rappelle d’une affaire : deux individus qui faisaient des vols avec violences sur des personnes âgées. Ils ont répété leur mode opératoire 14 fois et on les a interpellés grâce aux caméras. Refuser d’en installer de nouvelles, c’est du dogmatisme, la nouvelle municipalité (Le Printemps Marseillais, coalition de différents partis de gauche, ndlr) veut faire plaisir à ses électeurs, je ne vois que ça" assène Rudy Manna.
Déterminant pour résoudre les enquêtes donc, beaucoup moins pour dissuader. Et c’est l’ironie de l’histoire : l’achat et l’installation des appareils sont financés en grande partie par le Fonds interministériel de prévention de la délinquance.