Geneviève n'a pas hésité une seconde. Burnout, épaule paralysée, accident du travail... Voilà à quoi ressemblait la fin de carrière de cette enseignante en maternelle. Alors, deux ans avant l'âge de départ et sans avoir tous ses trimestres, elle a dit stop.
"Je ne pouvais plus continuer, c'était au-dessus de mes forces. J'éprouvais une fatigue excessive. Si j'avais continué un an ou deux, j'aurais peut-être eu un autre accident du travail. Ma santé était prioritaire. Si j'avais moins travaillé ou si j'avais travaillé avec moins de cœur, sans doute j'aurais pu continuer plus longtemps et j''aurais eu une meilleure retraite", confie-t-elle au micro de RTL.
En partant plus tôt, Geneviève a vu sa pension amputée de 200 euros par mois. C'est ce qu'on appelle la décote. Aujourd'hui, si vous avez cotisé moins de 170 trimestres, votre pension est réduite. Mais le plus important pour Geneviève, c'était le cadre de vie.
Ces sacrifices financiers sont encore plus importants depuis la réforme de 2023. Maryse a été l'une des premières à la subir. Cette ancienne fonctionnaire territoriale aurait dû travailler jusqu'à 63 ans. Mais arrivée à 61 ans, les douleurs physiques sont trop importantes. En septembre dernier, elle part avec une décote de 10%. Sa pension est aujourd'hui de 1.500 euros.
"J'ai supprimé ma box internet, je n'ai plus de téléphone fixe, j'essaie de rogner sur les mutuelles, 50 à 100 euros par mois. Partir en voyage, c'est terminé tout ça. C'est frustrant, détaille-t-elle avant de poursuivre. Je pense que j'aurais eu moins de décote si c'était resté comme c'était avant. J'ai choisi la santé. J'ai des petits-enfants, j'aimerais essayer d'en profiter".
L'assurance retraite justifie ce principe de décote avec un argument simple : ceux qui cotisent moins ont droit à moins pour ne pas aggraver le déficit du régime.
Le dernier cas de figure, ce sont ces seniors qui ont tous leurs trimestres avant l'âge légal. Ils décident de partir à la retraite avec des pénalités. C'est ce qui est arrivé à William. Cet ancien cadre bancaire a eu tous ses trimestres dès 60 ans mais il a subi une pénalité de 10% pendant deux ans.
"Enfant, vous devez obéir à vos parents. Dans le monde du travail, vous avez toujours des responsables hiérarchiques alors que là vous arrivez en retraite, vous êtes totalement libre et cette liberté n'a pas de prix", indique le retraité.
William en avait surtout marre. Il se sentait en décalage avec le monde du travail. "Il fallait montrer qu'on avait fait des choses et puis brosser un peu les gens dans le sens du poil. Dans les réunions, il fallait vraiment se montrer et ça ce n'était pas du tout dans mes habitudes", explique-t-il sur RTL. Les entreprises mettent bien en place des aménagements de fin de carrière mais ces dispositifs restent peu utilisés.
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