Les images filmées des interventions policières sont devenues un classique sur les réseaux sociaux. Affrontements lors de manifestations, bavures lors d’arrestations, sont désormais mis à jour. Mais le visage des policiers est parfois alors dévoilé, ce qui peut les mettre en danger par ailleurs.
Et c’est en partie pour protéger les policiers qu’une proposition de loi sera débattue ce mardi 17 novembre à l’Assemblée nationale. La proposition de loi "sécurité globale" veut s’attaquer ce phénomène, mais elle inquiète d’ores et déjà les associations de défense des droits de l’Homme et la Défenseure des droits.
Le délit de "diffusion d’images de policiers et gendarmes", s’ils sont identifiables, doit ainsi comporter une intention de nuire à l’intégrité physique ou psychique du représentant des forces de l’ordre. Un casse-tête à traiter au cas par cas par les juges.
Le texte intervient néanmoins dans un contexte de défiance vis-à-vis de la police, et les syndicats se félicitent de cette loi à venir. "Le quotidien, ce sont des appels à lyncher et identifier les enfants de policiers", assure sur RTL Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP-FO.
Notre quotidien c'est 'filmez les policiers, jetez les en pâture'
Linda Kebbab, représentante syndicale de la police
Face à l’exemple de l’affaire Benalla, mise à jour par des vidéos lors d’une manifestation du 1er mai, la gardienne de la paix rappelle que "M. Benalla n’était pas un policier". "Dans l’affaire Théo, le visage des policiers n’est pas visible, il n’entre pas du tout dans ce cadre-là", précise la syndicaliste. Il en est de même pour l’affaire Chouviat.
"Notre quotidien c’est ‘filmez les policiers, jetez les en pâture’. Avec les réseaux sociaux, c’est à l’échelle nationale", martèle Linda Kebbab. "On a demandé les chiffres des appels au lynchage (…) aucun chiffre" n’a été communiqué, rétorque Arié Alimi, avocat au barreau de Paris, membre de la ligue des droits de l’Homme. Ce dernier est aussi l’avocat de la famille de Cédric Chouviat.
Selon l’avocat, des textes existent qui "permettent de sanctionner" des menaces contre les fonctionnaires de police. "Je ne suis pas dans le déni de la souffrance des personnes, vous êtes dans le de déni de celui des gens qui portent un uniforme", répond Linda Kebbab.
"Je ne choisis pas de camp, je suis l’avocat de certains policiers", se défend Arié Alimi. "On doit également protéger les journalistes qui vont être interpelés à chaque fois qu’ils diffuseront en live des images de fonctionnaires de police", pointe l’avocat. "Il ne faut pas appeler les fonctionnaires de police à la radicalisation", prévient-il. "Derrière les uniformes il y a des femmes, des hommes, et des enfants", ajoute Linda Kebbab.
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