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Le général de Gaulle s'adresse au pays lors d'une allocution radio-télévisée à Paris, le 24 mai 1968
Crédit : AFP
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Amis des mots, aujourd’hui nous faisons dans le Bonbon classieux. C’est un mien auditeur répondant au prénom de Bertrand qui m’en donne l’occasion. "Bonjour Muriel, m’écrit-il à mon adresse langue@rtl.fr, je suis avec passion vos chroniques 'Un bonbon sur la langue' - merci, cher Bertrand – et je voudrais vous faire part d'une suggestion de chronique : pourriez-vous, s'il vous plaît, faire un point sur les noms propres à particule ? En effet, je suis directement concerné et je vois sans cesse un mauvais usage de mon nom."
D’abord, notre auditeur me "supplie d'indiquer à tout personnel administratif qu'on ne doit pas tenir compte de la particule pour le classement alphabétique". Ainsi, explique-t-il, je ne dois pas être classé à "D" sur les listes électorales mais bien à "V" (de même qu'on ne classe pas Mme de Sévigné à "D" dans une bibliothèque mais bien à "S").
Mais surtout, il y a quantité de cas où la tradition veut que la particule disparaisse. Accrochez-vous, car c’est délicieusement alambiqué. Il y a longtemps que je voulais traiter le sujet, rigolo comme tout, mais j’avais reculé plusieurs fois parce qu’il est si difficile de trouver de véritables règles. Ce sont davantage des usages, et qui restent relativement flous.
En gros, la particule nobiliaire "de" (la "particule onomastique", disent les spécialistes) est, au départ, fort simplement une préposition qui marque l’origine de la personne. Cette préposition "de" s’écrit donc très logiquement en minuscule.
Quand la particule disparaît-elle ? C’est tout le charme de la chose. Pas de particule quand on prononce le nom de famille sans le prénom ou fonction ("Richelieu fut le principal ministre de Louis XIII", mais "le cardinal de Richelieu"). En revanche, on la conserve quand le nom ne comporte qu’une syllabe sonore. C’est pourquoi on dit "de Gaulle fut un grand général" et non "Gaulle fut un grand général" (minuscule à de, je le répète).
Et bien entendu il y a encore des exceptions ! Les noms qui commencent par une voyelle, comme "Ormesson", gardent eux aussi leur particule, même s’ils ont plusieurs syllabes. On dit donc bien "un livre de d’Ormesson", "un livre de De Gaulle" (avec "de De", pour éviter que l’on croie à un bégaiement de clavier, on peut mettre une majuscule au deuxième de !) Mais attention, "on invite les Ormesson à dîner", tandis qu’on "invite les de Gaulle". Le journal Le Monde parlait de "l’affaire Rugy", sans particule, puisque le nom a deux syllabes. Sauf que… j’ai entendu à l’époque, sur RTL, François de Rugy parler lui-même d’"affaire DE Rugy".
Vous savez quoi ? C’est si compliqué que même les gens qui portent une particule ne savent pas toujours comment s’en servir !
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