Les infos de 5h - "On n'a rien cassé" : l'incompréhension des agriculteurs interpellés à Rungis

C'était la "ligne rouge" à ne pas franchir, d'après Gérald Darmanin. 91 agriculteurs ont réussi à pénétrer dans le plus grand marché de produits frais au monde, mercredi 31 janvier, avant d'être interpellés par les forces de l'ordre. Plus tôt dans la journée, quinze autres personnes ont été placées en garde à vue pour des "dégradations."

Relâchés en fin de journée, c'était la première fois que ces agriculteurs étaient arrêtés par la police. Sur la route depuis trois jours, avec de courtes nuits pour rejoindre Paris, les manifestants sont épuisés. Un voyage qui se termine par huit heures de garde à vue : "On ne connait pas Rungis ! On est parti de la Haute-Saône avec un GPS sur un téléphone", raconte Maxence, jeune éleveur ayant fait le trajet avec quatorze autres collègues.

"Quand on s'est arrêté, c'est là qu'ils se sont affolés et qu'ils ont mis des voitures en travers. On n'a pas haussé le ton ni cherché à faire les gros bras !", poursuit-il, expliquant que la dizaine d'agriculteurs est restée calme et s'est laissée embarquer pour "entrave à la circulation".

"Une guerre sans fin"

"On n'a rien forcé du tout ! Ils se sont mis devant, on a arrêté les tracteurs, point", assure Maxence. "Après ils nous ont dit 'entrave à la circulation', mais on n'a même pas arrêté la circulation !" Certains agriculteurs jugent cette garde à vue injustifiée.
 
"On n'a rien à se reprocher !", ajoute Julie, une autre agricultrice interpellée à Rungis. "On n'a rien cassé, ces arrestations sont du 'ni fait ni à faire'. Là ça va provoquer une guerre sans fin ! C'était la chose à ne pas faire..." Refroidi par cette expérience traumatisante en cellule, Maxence pense désormais rentrer en Haute-Saône auprès de ses bêtes, avec tout de même le sentiment du devoir accompli.

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