Colère des agriculteurs : 15.000 membres des forces de l'ordre mobilisés lundi

La préfecture de police de Paris recommande aux Franciliens, dans un communiqué publié ce soir, de "privilégier les transports en commun pour leurs déplacements en Ile-de-France", en vue du blocage de la capitale annoncé par les agriculteurs dès lundi.

La préfecture de police de Paris a annoncé prendre un arrêté afin d'autoriser la captation d'images "au moyen de caméras installées sur des aéronefs", à partir de lundi, en prévision du blocage de Paris par les agriculteurs.

Ce soir, Gérald Darmanin a annoncé que 15.000 membres des forces de l'ordre seraient mobilisées lundi pour empêcher que les tracteurs entrent dans "Paris et les grandes villes" et les blocages du marché de Rungis et des aéroports franciliens.

S'exprimant à l'issue d'une réunion interministérielle de crise à laquelle a participé le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, le ministre de l'Intérieur a fait part en outre d'une "modération" demandée aux forces de l'ordre qui ne devront pas "intervenir sur les points de blocages" mais les "sécuriser".

Sur le plateau de BFMTV, Jean-Luc Mélenchon, qui ne condamne pas le blocage des agriculteurs, a fustigé le "deux poids deux mesures" des forces de l'ordre.
"Je n'ai pas accepté qu'on s'en prenne aux bâtiments de l'État", indique le chef de file de La France Insoumise. Et de poursuivre : "Je ne suis pas d'accord pour qu'on asperge de lisier une préfecture [...] Je pense que c'est une erreur."

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé "un dispositif défensif important afin d'empêcher tout blocage" par les agriculteurs du marché de Rungis (Val-de-Marne), des aéroports franciliens et "d'interdire toute entrée dans Paris" lundi.

Cet après-midi, les forces de gendarmerie ont commencé à se déployer aux abords du marché de Rungis.

À partir de 23h, la préfecture des Hauts-de-France annonce la "réouverture progressive des portions concernées" sur l'A25, après la levée des blocages.

L'autoroute sera complètement réouverte au cours de la nuit "dans les deux sens".

Sur son compte Instagram, Karine Le Marchand a appelé les boulangers parisiens à se joindre au mouvement en offrant des croissants aux manifestants.

Dans l'émission Dimanche en Politique sur France 3, Prisca Thévenot a évoqué le blocage de Paris prévu dès lundi. "Tant que nous sommes dans le respect des personnes et des biens, je ne peux pas dire qu'on ne peut pas laisser les gens exprimer une colère.

La porte-parole du gouvernement a par ailleurs condamné les scènes de violence auxquelles elle a pu assister cette semaine.

Une cellule interministérielle de crise sera réunie ce dimanche à 18h Place Beauvau. Si cette réunion est habituellement organisée avec les directeurs des différentes administrations, ce soir, au vu de la situation, les ministres Gérald Darmanin, Marc Fesneau et Christophe Béchu s'y rendront en personne. À l'ordre du jour : l'anticipation de la journée de lundi.

En visite dans une exploitation agricole du Nord, Marine Le Pen estime qu'il "faut permettre aux agriculteurs d'avoir un revenu qui soit correct, arrêter les accords de libre échange, arrêter d'importer des produits qui n'ont pas le droit d'être cultivés en France. On en arrive à une situation qui est catastrophique".

Gérald Darmanin a demandé dimanche aux responsables des forces de l'ordre de mettre en place "un dispositif défensif important afin d'empêcher tout blocage" par les agriculteurs du marché de Rungis, des aéroports franciliens et "d'interdire toute entrée dans Paris", a annoncé le ministère de l'Intérieur.

Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau a appelé dimanche les agriculteurs au "calme et à la détermination" avant une "semaine de tous les dangers", prévenant que leur mobilisation restait "totale" malgré les annonces du Premier ministre Gabriel Attal.

Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a dit dimanche douter qu'un blocage d'accès routiers à Paris serve les "intérêts des agriculteurs", alors que plusieurs de leurs organisations ont promis un "siège" de la capitale lundi.
"C'est un acte qui, à la fin, vient pénaliser principalement les Parisiens. Bloquer l'ensemble de l'Ile-de-France, je suis pas sûr que ça va rendre service aux intérêts des agriculteurs", a affirmé M. Fesneau à l'antenne de BFMTV.

Gabriel Attal a reconnu dimanche n'avoir "pas répondu" à "tout (...) le malaise et le mal-être de nos agriculteurs", mais se dit "résolu" à "avancer vite", lors d'un discours prononcé à l'occasion des vœux de la députée Fabienne Colboc.

"Les écologistes détestent notre agriculture", affirme Sébastien Chenu, député du Nord et vice-président du RN sur le plateau du Grand Jury.

"Ils poussent au bio, à une viande qui ne soit plus une viande animale (...), ils poussent à faire en sorte que l'agriculture ne nourrise plus les Français. Ils ont idéologiquement un problème avec l'agriculture"

Il estime que les objectifs environnementaux "imposés aujourd'hui sont intenables", et qu'il "y a des pays qui s'affranchissent de ces obligations".

"Je soutiens les agriculteurs à 100% avec Marine Le Pen, Jordan Bardella et les députés du RN", affirme l'homme politique. "Ce ne sont pas des gens qui bloquent pour le plaisir de bloquer, ce sont des gens qui aujourd'hui font une sorte de grève pour pouvoir vivre de leur travail"

A propos du blocage de Paris et de potentielles violences liées à la mobilisation, Sébastien Chenu répond : "la violence n'est pas possible. Au-delà de ça, les agriculteurs sont des gens responsables. Ils savent que les Français les regardent, et je sais qu'ils se tiendront bien, je n'ai aucun doute là-dessus".

Sébastien Chenu, vice-président du RN et député du Nord, est l'invité de RTL pour Le Grand Jury.

"La philosophie que soutient Emmanuel Macron, celle de Gabriel Attal, c'est une philosophie qui amène à effacer notre ruralité, comme ils ont effacé les petits commerçants, les petits artisans, les indépendants du commerce, au profit des gros et de l'industrie française"

"Leur modèle de société ne se satisfait pas de gens qui sont indépendants, enracinés, et qui représentent, finalement, une part de leur histoire économique et sociale"

Dans l'Oise, sur l'A16 au niveau de Beauvais, où le blocage est toujours en place, les agriculteurs s'organisent avant leur départ vers la capitale. L'objectif : bloquer toutes les autoroutes qui entourent la capitale. Tous les agriculteurs sur place ont exprimé leur volonté ferme d'y participer, malgré la fatigue accumulée ces cinq derniers jours.

La venue de Gabriel Attal en Indre-et-Loire est vue avec une petite pointe d'ironie. "On va voir ce qu'il va dire, si ça va bouger. Mais je ne suis pas sûr que ça fasse quelque chose et que ça bouge plus que ça. Il fait peut-être de la communication, mais vu que ça ne bouge pas, c'est nous qui allons bouger", nous dit Alexandre, un agriculteur.

RTL Matin

AGRICULTEURS - À Beauvais, la grogne de désemplit pas

28/01/2024 à 09:34 — 01m50s

Deux militantes écologistes ont jeté de la soupe sur la vitre blindée protégeant "La Joconde" au Louvre dimanche matin, en justifiant leur action par leur volonté de promouvoir notamment "le droit à une alimentation saine et durable".
"Notre système agricole est malade. Nos agriculteurs meurent au travail", ont-elle scandé. "Un Français sur trois ne fait pas tous ses repas tous les jours", a ajouté l'une d'elles.

Le Louvre

Musée du Louvre : la Joconde aspergée de soupe par des militantes écologistes

"Je veux qu'on clarifie les choses et qu'on voie les mesures que l'on peut prendre, supplémentaires, sur ces histoires de concurrence déloyale", a-t-il déclaré lors de la visite d'une exploitation agricole à Parçay-Meslay, en Indre-et-Loire. "Ce n'est pas normal que vous soyez empêchés d'utiliser certains produits", alors que "des pays voisins, Italie ou autres" peuvent y avoir recours, a dit le chef du gouvernement, cherchant à répondre à l'une des revendications des agriculteurs en colère.

Le Premier ministre Gabriel Attal est arrivé dimanche matin à Parçay-Meslay, dans l'Indre-et-Loire, de retour sur le terrain pour visiter une exploitation agricole, dans un contexte toujours tendu avec les agriculteurs malgré l'annonce vendredi de mesures d'urgence.

Les élus de Paris en appellent à la responsabilité du gouvernement. "Nous nous attendons à une situation tendue parce que Paris, c'est trois jours d'autonomie alimentaire. Donc je suis solidaire avec ce mouvement, bien sûr. Il faut que les choses se passent bien, sans violence. Mais aujourd'hui, c'est de la responsabilité du gouvernement d'agir", nous dit David Belliard, maire adjoint écologiste de Paris.

RTL Matin

AGRICULTEURS - "C'est de la responsabilité du gouvernement d'agir", demande David Belliard

28/01/2024 à 09:34 — 49s

La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs du grand bassin parisien annoncent un siège de la capitale dès lundi 14h. Ça veut dire que les sept autoroutes qui arrivent sur Paris seront bloquées. Un blocage effectif à partir de 14 heures et pour une durée de quatre à cinq jours. L'éventualité de barrages filtrants est aussi évoquée pour ne pas condamner tous les accès. Les agriculteurs se relaieront pour tenir jour et nuit. Évidemment, il ne s'agit pas d'un siège total de Paris car les routes secondaires devraient rester accessibles. Le périphérique parisien n'est pour l'instant pas cité lui non plus, comme une cible.

RTL Matin

AGRICULTEURS - Autoroutes coupées, barrages filtrants... Faut-il s'attendre à un "siège de Paris" ?

28/01/2024 à 09:34 — 01m31s

François Purseigle, sociologue et spécialiste du monde agricole, était l'invité de RTL Matin pour parler des causes du mal-être des agriculteurs.

"Ils se sentent désarmés sur le plan économique, avec la lourdeur des investissements, mais aussi désarmés sur le plan technologique, parce qu'on leur demande de faire une transition mais ils n'ont pas toujours les conseils et les outils pour transiter", explique le sociologue.

"Aujourd'hui, il faut reconnecter la classe politique à cette profession". Ecoutez l'intégralité de cette interview sur RTL ↓

Les invités de RTL

AGRICULTEURS - François Purseigle, sociologue, est l'invité de Stéphane Carpentier

28/01/2024 à 09:45 — 05m06s

Ils sont encore une quinzaine ce matin. La dizaine de véhicules pourrait lever le camp pour Paris dès demain matin.

"Beaucoup d'élus sur Paris doivent être bien au chaud dans leur appartement. Parce qu'ils ne veulent pas regarder concrètement la souffrance de l'agriculture, et bien on va aller leur montrer", dit Christophe, agriculteur.

La motivation est intacte. "Ce n'est pas la fatigue qui va nous empêcher d'être déterminés. On a la journée pour pouvoir se reposer"

Situé en région parisienne, c'est le plus grand marché de produits frais au monde. La Coordination rurale du Lot-et-Garonne souhaite le bloquer dès demain.

Les manifestants concernés ont quitté l'A62 près d'Agen pour se reposer hier après-midi avant de prendre la route. "Agen, on a fait le tour. On n'y a plus rien à faire maintenant, on est pas des zadistes", précise Julien, manifestant de la première heure.

Pour lui, "il faut aller au pied de l'Etat (...) : plus rien ne partirait de Rungis, les grandes surfaces et les grands magasins ne seraient plus alimentés. C'est là que ça va commencer à faire réfléchir l'Etat"

A priori, les sept autoroutes qui arrivent sur Paris seront bloquées ce lundi : on peut déjà citer l'A1, l'A3, l'A4 ou l'A13. Le blocage sera effectif à partir de 14 heures, et ce pour quatre à cinq jours.

L'éventualité de barrages filtrants est aussi évoquée pour ne pas condamner tous les accès.

Les routes secondaires ainsi que le périphérique devraient rester accessibles.

Des agriculteurs de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA) du grand bassin parisien entameront lundi "un siège de la capitale".
"Dès lundi 29 janvier à 14h les agriculteurs des départements: l’Aisne, l’Aube, l’Eure, l’Eure & Loir, l’Île-de-France, la Marne, le Nord, l’Oise, le Pas-de-Calais, la Seine & Marne, la Seine-Maritime et la Somme, membres du réseau FNSEA et Jeunes Agriculteurs du Grand Bassin Parisien entament un siège de la capitale pour une durée indéterminée", ont écrit dans un communiqué les deux syndicats qui représentent la majorité de la profession au niveau national.
"Tous les axes lourds menant à la capitale seront occupés par les agriculteurs", ont-ils ajouté.

Les invités de RTL

INVITÉ RTL - Colère des agriculteurs : "Les manifestations vont repartir pour un acte 2", annonce le vice-président des Jeunes Agriculteurs

Le Premier ministre doit se rendre, dans la matinée, dans une exploitation bovine en Indre-et-Loire, deux jours après l’annonce de mesures pour tenter de répondre aux revendications des agriculteurs en colère.
Cette visite, annoncée par Matignon samedi soir, se déroulera à la veille d’un "siège de la capitale" annoncés par des agriculteurs de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA) du grand bassin parisien.

Elle sera suivie d'une prise de parole du Premier ministre en fin de matinée, selon Matignon.

RTL Soir

AGRICULTEURS - Gabriel Attal annonce des "simplifications"

26/01/2024 à 18:18 — 02m02s

La situation a connu une nette tendance à l'accalmie samedi et la circulation a repris sur un certain nombre d'axes routiers, comme dans les Bouches-du-Rhône, où les agriculteurs devaient lever samedi soir leurs derniers barrages.

L'A62 est toujours fermée au niveau d'Agen dans les deux sens ce matin, le temps que la route soit nettoyée après la levée du blocage.

Dans le Gard, le président du syndicat FDSEA 30, David Sève, entend maintenir un blocage à hauteur de Nîmes, sur des portions de l'A54 et de l'A9. Le plus gros blocage se situe dans le Vaucluse et la Drôme, où l'A7 reste bloquée par une cinquantaine de tracteurs.

agriculture

Colère agricole : après les annonces du gouvernement, le point sur les blocages maintenus ce samedi

Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans ce direct consacré à l'évolution de la situation concernant les blocages agricoles prévus ce dimanche en France.