Législatives 2024 : dans cette famille d'agriculteurs à Nemours, le choix ne semble pas arrêté

Toute la semaine, RTL va à la rencontre des familles françaises, qui débattent et se déchirent parfois à l'heure où le pays vit un moment historique. Pour ce sixième épisode, RTL s'est rendu en Seine-et-Marne, chez une famille d'agriculteurs. Ils s'étaient mobilisés lors de la crise agricole en janvier dernier, et leur vote n'est pas arrêté quant aux prochaines élections législatives.

Christophe et son fils Gabin, actuellement au lycée agricole de Montargis, sont en pleine préparation des moissons. Selon le plus jeune, la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron a été salvatrice : "Vu ce que le peuple français a voté, c'est qu'il y a certaines choses qui n'étaient pas faites comme il fallait. La tournure des choses va changer." Et le père d'ajouter : "On leur dit parfois ce qu'on vote, on leur a posé la question, et ça restera dans le domaine du secret." Mais les agriculteurs sont plutôt de droite, poursuit-il avec un sourire.

La journée se termine, les produits sont prêts pour le lendemain. La droite et son éclatement, ils y assistent en famille : "C'est certainement la mort définitive des Républicains. Je trouve ça dramatique de la part de personnes qui sont censées nous représenter", a expliqué Christophe. "Entre les différents partis politiques, les gens vont être un peu perdus sur quoi voter", a renchéri le fils.

Le marasme ambiant, les débats à la télévision, à la radio et dans les journaux, compliquent les choix de toute la profession.

Christophe s'était mobilisé lors de la crise agricole

Fin de journée de travail. Une discussion sur l'insécurité. Gabin est marqué par les émeutes d'il y a un an à Montargis : "On était avec les copains. On voyait les vitrines. Soit elles étaient cassées, soit elles étaient placardées de bois." Entre les parents et le garçon, une génération d'écart. Les parents allument la télévision pendant que le fiston sort son téléphone : "Parfois, je regarde TikTok. Bardella, c'est quelqu'un d'assez jeune, donc on le voit souvent sur les réseaux. Cela permet aussi de comprendre certaines petites choses", a expliqué Gabin.

Une autre manière de s'informer qui explique aussi parfois des différences de point de vue. "Il y a des choses que les enfants intègrent depuis leur plus jeune âge, même s'il y a des choses divergentes sur le fond". Mais, selon le père et le fils, les contraintes de leur métier sont très fortes. Des divergences sont donc possibles sur la vision globale de la France et de l'Europe, mais pas sur les contraintes de leur métier.

Selon Christophe, quelques évolutions ont eu lieu depuis la crise agricole et les manifestations, auxquelles il a participé. Depuis cette crise, des rencontres ont eu lieu avec les élus, d'autres politiques. Des dérogations ont été prises pour l'utilisation de produits sur les betteraves. La crise est cependant toujours profonde : "Beaucoup d'effets d'annonce, quelques petites d'avancées". Christophe attend ainsi les propositions des candidats : "Nos doléances, ils les connaissent. On sera vigilant. Ça va guider mon choix de professionnel."

Un métier qui guide le vote. Les programmes proposés par les candidats seront donc scrutés par toute la famille pour faire un choix le 30 juin prochain.