Deux mois jour pour jour après la première nuit d’émeutes, qui ont touché toute la France, RTL est retourné dans les communes les plus touchées. Lundi, notre reporter s'est rendu à Montargis, dans le Loiret, où près de 70 commerces du centre-ville ont été attaqués, incendiés et pillés. Un immeuble s’était même effondré durant les violences. Patrick Vriet, un chocolatier qui a tout perdu, a accepté de témoigner. Sur l'emplacement où se tenait son commerce, des grilles de chantier et des petits arbustes entourent ce grand vide. Au fond de cette étendue de sable et de gravier, des ouvriers montent un échafaudage contre une façade. "Aujourd'hui on n'a plus rien, et là il n’y a rien qui se refait. C’est un sentiment d’injustice", se désole-t-il.
Il y a deux mois, dans la nuit du 29 juin, environ 200 émeutiers investissent le centre-ville de Montargis. L'immeuble, qui abrite la chocolaterie, une pharmacie et quelques appartements, est incendié avant de s'effondrer. "Quand on voit que c’est en feu, que ça s’effondre, c’est très impressionnant. J’ai mis 12 ans pour créer ce magasin, le faire évoluer et tout ça est anéanti. On n'a rien fait, on travaillait dur et résultat on n'a plus rien", constate-t-il avec amertume.
Derrière nous, quatre hommes avec des mallettes à la main et chemises blanches ajustées arrivent sur le chantier. Le défilé des experts commence pour savoir à quelle hauteur sera indemnisé le chocolatier. Selon Patrick Vriet, le préjudice s'élève à 200.000 euros. Pour le moment, il n'a reçu qu'une petite indemnisation, insuffisante pour relancer son activité. "Pour l’instant j’ai eu une avance de 15.000 euros de l’assurance, qui ne couvre pas tous mes frais. J’ai dû licencier la vendeuse, ça m’a coûté déjà 7.000 euros de frais. Le reste continue aussi. Si les travaux commencent, on m'a dit que ce sera dans minimum 4 à 5 ans", détaille-t-il.
Patrick doit effectivement rembourser 1.000 euros de crédit chaque mois, également payer son loyer et les impôts. Face à ces dettes qui s'empilent, le chocolatier mise sur la solidarité pour se relever et s’apprête à lancer une cagnotte en ligne.
Ce chocolatier n’est pas seul dans ce cas et de nombreux commerçants subissent encore les conséquences de ces émeutes. Une quarantaine de vitrines sont encore recouvertes de panneaux en bois clair. Une enseigne Coiffure Mireille attire notre attention, avec ce petit écriteau scotché aux palissades : "Appelez-moi, je viendrai vous ouvrir." "Il n’y a plus de porte, plus rien. On ne pensait pas connaître autant de violences à Montargis. J’ai eu la voiture-bélier qui m’a explosé la vitrine", raconte Mireille, coiffeuse historique de Montargis. Sa courte chevelure rousse et ses boucles d'oreilles créoles sont connues de tout le quartier. Depuis deux mois, les coups de ciseaux se font derrière les palissades, comme dans une cave, sans la lumière du jour ni l'air extérieur. "J’attends toujours les experts, je n’ai pas eu de remboursement de tout ce qui m’a été volé non plus".
Deux mois après, le centre-ville se relève à peine. "C’est arrivé à une très mauvaise période, la première semaine des soldes. 20 à 30% de chiffres d’affaires perdu à ce moment-là", dévoile Viviane Malet, présidente de l'union des commerçants de Montargis. Une fois les panneaux en bois retirés des magasins, assure Viviane, les émeutes ne seront plus qu'un lointain souvenir.
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