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Des enfants mangent à la cantine (photo d'illustration).
Crédit : Nicolas Guyonnet / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Alors que s'ouvre ce mardi 25 novembre le procès d'un animateur périscolaire d'une école maternelle de Paris accusé d'agression sexuelle sur cinq enfants, nous avons voulu mettre à l'épreuve le recrutement des animateurs périscolaires vacataires et tester si des contrôles de casier judicaire étaient bien réalisés.
Il suffit de taper les mots-clés "animateur périscolaire en Île-de-France" sur internet pour trouver des dizaines et des dizaines d'offres d'emploi de vacataires, à la mairie de Paris mais aussi dans toute la région. Journaliste à RTL, j'ai donc envoyé par email un CV arrangé, avec mon vrai nom, à une quinzaine de commune.
La ville de Paris m'a demandé des pièces justificatives comme une charte de l'animateur signée, ainsi que mes papiers d'identité. Elle a rapidement repéré que j'étais journaliste et rejeté ma candidature. J'ai ensuite appelé la mairie de Créteil, dans le Val-de-Marne, pour candidater. Il m'a été demandé de me rendre au plus vite sur place pour un entretien.
Faux CV et lettre de motivation en main, et avec un micro dissimulé, je me suis rendu vendredi à la direction de la jeunesse de la ville de Créteil, sans rendez-vous. Un recruteur m'a immédiatement reçue et m'a posé d'entrée de jeu une série de questions pratiques, notamment sur ma disponibilité. ""Vous postulez pour quoi exactement ?", interroge-t-il. "Vous avez un diplôme d'animation ou pas du tout ? (...) Vous êtes disponible dès aujourd'hui ou pas ? (...) Pas de problème avec la justice ?"
Il ne regarde pas mon CV, ne vérifie pas mon identité... "Normalement je n'ai pas le droit de vous embaucher sans retour du casier judiciaire mais là, j'ai des besoins", reconnaît le recruteur en manque de personnel. Quelques minutes après notre rencontre, il me demande de me rendre dans une école de la commune sur le temps du midi, pour "s'occuper des enfants qui mangent" et "faire des jeux avec eux". L'entretien aura duré en tout et pour tout 8 minutes.
Je me mets donc en route vers l'école, sans contrat de travail, sans connaître mes horaires et mon salaire pour la journée. Une fois sur place, la responsable m'accueille et m'apprend que l'école est un établissement Ulis, dont une partie des élèves sont en situation de handicap. "Ce sont des enfants qui sont soit autistes, soit en difficultés scolaires, soit en retard scolaire...", liste-t-elle, tout en expliquant ne pas avoir "tous les moyens humains" nécessaires pour s'occuper d'eux.
Nous ne sommes une petite dizaine d'animateurs pour gérer les enfants sur la pause de midi, tous ont beaucoup de travail. Je ne suis jamais seule, toujours accompagnée d'une autre collègue. Cette dernière me confie avoir vu deux autres personnes comme moi la veille. "Ça tourne beaucoup", commente-t-elle.
Ma journée se termine à 13h30. J'ai ainsi pu travailler deux heures dans cette école élémentaire. Ce lundi, la ville m'a proposé de nouvelles vacations. Elle n'avait pas encore vérifié mon casier judiciaire. Contactée par RTL, la mairie n'a pas donné suite à nos sollicitations. Sarah El Haïri, haut-commissaire chargée de l'Enfance m'assure qu'elle va saisir les responsables concernés.
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