- 09m13s
2 min de lecture
"Les faits auraient pu être évités" : un animateur d'une école maternelle parisienne soupçonné d'agressions sexuelles sur cinq enfants
Suspendu depuis début avril, un animateur d'une école maternelle du 11e arrondissement de la capitale est jugé mardi 25 novembre au tribunal judiciaire de Paris, après avoir été soupçonné d'agressions sexuelles sur cinq enfants.
Une photo montre une balance symbolisant la justice.
Crédit : Philippe HUGUEN / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Un animateur du périscolaire dans une école maternelle du 11e arrondissement de la capitale, l'école Baudin, est jugé mardi 25 novembre au tribunal judiciaire de Paris, après avoir été soupçonné d'agressions sexuelles sur cinq enfants. S'il avait nié les faits au moment de leur révélation, les cinq victimes et leur famille décrivent un homme qui préméditait ces agressions.
L'animateur de 35 ans se débrouillait pour être seul avec les enfants aux toilettes ou pendant des jeux. Une petite fille a fini par se confier à ses parents en avril dernier. Une réunion d'information organisée en catastrophe à l'école avait conduit rapidement à sa suspension, dès les premières plaintes enregistrées.
Lors de cette réunion, une mère avait néanmoins pris la parole pour souligner qu'elle avait déjà signalé des soupçons d'attouchement sur son enfant dès septembre 2024. "Le directeur et la responsable du périscolaire n'ont pas pris en compte cette alerte, en déplaçant uniquement l'animateur de la petite section vers la moyenne. Il faut écouter la parole des enfants car on n'invente pas ces choses-là quand on a trois ans", déplore Sarah, mère d'un petit garçon, l'une des victimes présumées qui a vu une quinzaine de pédopsychiatres depuis.
"Dès le mois d'octobre [2024], c'était vraiment sa première question tous les matins : 'est-ce que je vais au goûter ?'. S'en suivaient des crises d'hystérie lorsqu'on répondait oui. On a mis ça sur le compte de l'entrée à l'école, puis on a eu un coup de fil de parents nous indiquant que leur fille avait cité notre fils… Là, c'est tombé sur nos têtes, j'ai vomi pour la première fois de ma vie. Quand on est maman, s'il y a bien quelque chose qu'on redoute, c'est ça", raconte-t-elle au sujet de l'affaire, faisant état d'un "climat de manque de surveillance".
"Les faits qui ont été révélés par des dizaines d'enfants auraient clairement pu être évités. Il y a eu un temps pendant lequel on a laissé cet animateur en contact avec des enfants et ce temps-là n'aurait pas dû arriver", estime Me Rebecca Royer, avocate qui représente trois familles.
19 animateurs suspendus en 2025 pour des suspicions de fait à caractère sexuel
Aujourd'hui, les parents espèrent que ce procès permettra de mettre en lumière la situation alarmante du périscolaire entre des recrutements à la va-vite et un manque de transparence quand des affaires éclatent.
Depuis quelques mois, la ville de Paris est en effet fait face à une cascade de plaintes et de signalements au sein de ses écoles publiques, mettant en cause des animateurs officiant dans le cadre du périscolaire - sur les temps de la cantine, du goûter, les mercredis et pendant les vacances.
Quinze enquêtes ont été ouvertes en 2025 pour des agressions sexuelles dans des écoles maternelles parisiennes, indique à RTL le parquet de Paris, qui pointe une "recrudescence importante du nombre de signalements". Selon nos informations, 19 animateurs ont été suspendus par la mairie cette année pour des suspicions de fait à caractère sexuel, dont une grande majorité dans le 11ᵉ arrondissement.
