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Une poissonnerie (illustration)
Crédit : Ludovic MARIN / AFP
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Ce dimanche 31 mars, je veux parler du mot "poisson", afin que les amis des mots soient fin prêts pour demain, jour du poisson d’avril. J’ai tout découvert sur le poisson à la page du 1er avril de L’Almanach Larousse des amoureux des mots - avec un titre pareil, il ne pouvait que me plaire.
Et j’y ai appris - on en apprend tous les jours en matière de langue française, non ? - que le mot "poisson" est un diminutif, à l’origine. Il vient du latin piscis, qui nous a donné "pisciculture", et même notre simple "piscine", qui elle descend de la piscinalatine, le bassin à poissons. Ce latin piscis a donné deux mots en vieux français, peis (qui ressemble furieusement au pez, le "poisson" espagnol), mais aussi pois.
Il y avait de très gros pois, comme la baleine ou le marsouin, dont on ne savait pas alors qu’ils étaient des mammifères. Du coup, on s’est mis à qualifier les animaux aquatiques de dimensions moins gigantesques de "petits pois", donc de poissons, parce que le suffixe "on" veut dire "petit", comme dans "oison", petite oie, "ânon", petit âne ou "chaton", petit chat.
Donc un poisson est… un petit pois. L’autre raison qui a poussé la langue à passer de "pois" à "poisson" pour désigner ces animaux, c’est justement une histoire d’homonymie. Nous parlerons bientôt de la nécessité de différencier le "où" du lieu du "ou" qui signifie "ou bien", nécessité qui explique que l’on ait ajouté un accent grave au "où" du lieu.
Eh bien ce "pois" désignait en ancien français à la fois le poisson, mais aussi le petit pois" légume vert et le "poids" que l’on pèse, auquel on n’avait pas encore ajouté un d entre le i et le s final. Adopter la forme "poisson" permettait d’éviter bien des confusions.
Mais il y a une autre anecdote linguistique qui m’a beaucoup plu, dans mon almanach, à cette même page du 1er avril. Elle concerne le mot "garçon". On pourrait penser, vu ce que nous venons d’apprendre du poisson, que le "garçon" est le diminutif du "gars", un petit gars quoi.
Mais non. C’est plus intéressant que cela. "L’ancien français disait gars si le mot était sujet et garçon s’il était objet". On disait : Le gars a pêché un poisson ou Ces gars sont malins mais Elle embrasse le garçon et Il regarde le garçon. Et comme on emploie davantage un mot comme objet que comme sujet, garçon a triomphé de gars, qui appartient toujours à notre vocabulaire, mais seulement dans le registre familier.
Vous retrouverez ces curiosités, et plein d’autres, dans L’Almanach Larousse des amoureux des mots, de Wendy Bouchard et Bernard Fripiat, 19,90 euros.
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