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"Le matin, c'est 'Walking Dead'" : au nord de Paris, des salariés escortés par des vigiles pour échapper aux toxicomanes

Imaginez aller au travail, comme chaque matin, mais le chemin est si risqué et truffé de dealers que votre employeur doit vous faire escorter par des agents de sécurité. Ce n'est pas une fiction, c'est la réalité en France, en 2024.

Un quartier de la Porte de la Villette, au nord de Paris, le 24 janvier 2022.
Crédit : Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP
RTL ÉVÉNEMENT - Ces salariés qui font face au trafic de drogue
00:03:47
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Antoine Decarne - édité par Lana Kageyama
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Les ministres de l'Intérieur et de la Justice sont attendus ce vendredi à Marseille pour présenter un plan contre le narcotrafic. Au nord de Paris, à la frontière entre le XIXe arrondissement et Aubervilliers, les bureaux sont encerclés par les toxicomanes. Depuis quelques semaines, plusieurs entreprises de la zone ont pris la décision d'escorter leurs salariés avec des agents de sécurité privés pour assurer leur arrivée et leur départ du travail.

Les salariés quittent leurs bureaux ultramodernes pour rejoindre la gare RER. Sur un chemin de 700 mètres, au-dessus du périphérique, des seringues, des gants et des vêtements souillés jonchent le sol. Plus d'une cinquantaine de consommateurs de crack se sont installés. Marie, qui travaille dans ce quartier, croise des toxicomanes pour se rendre au bureau.

"Tous les jours, on côtoie des gens drogués. Quand vous arrivez le matin, quand vous repartez le soir, vous êtes sur vos gardes", raconte Marie. Vêtue d'une veste de velours noir et tenant fermement sa mallette, elle travaille au siège du ministère de la Justice, où 3.000 agents sont implantés à Porte d'Aubervilliers.

"Le matin, c'est Walking Dead ici"

Il y a un mois, Marie s'est retrouvée face à face avec l'un de ces "zombies", comme elle les appelle : "Quelqu'un a voulu me demander quelque chose et je lui ai fait un signe de la main pour l'éloigner. Il s'est approché de moi en levant la main, alors je suis partie en courant". Elle décrit la scène : "Le matin, c'est Walking Dead ici. Ils sont tous défoncés au crack. C'est squatté par de la prostitution, du deal, de la violence. C'est pour ça que la sécurité est mise en place immédiatement".

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Dans cette zone, des mesures de sécurité ont été prises. Une vingtaine de vigiles en noir quadrillent la zone. Un dispositif commun à toutes les entreprises, mais largement renforcé depuis septembre.

Certaines entreprises demandent à leurs vigiles d'escorter leurs salariés

Devant le tourniquet d'entrée vitrée du siège de BNP Paribas, un groupe de salariés s'est formé discrètement autour d'un agent de sécurité. "Ils mettent à disposition des points de rassemblement à certaines heures pour marcher en groupe avec des agents jusqu'aux RER", explique un employé.

Toutes les demi-heures, un vigile les escorte jusqu'à la station. Juste à côté, le ministère de la Justice propose à ses agents une navette en bateau, comme l'admet son porte-parole Cédric Logelin, pour accompagner les agents jusqu'aux transports en commun.

Que fait la police face à cette situation ?

Les policiers du département ne sont plus capables de gérer seuls ces personnes sous emprise. Ce n'est pas surprenant pour Éric Couvrat, secrétaire du syndicat Unité en Seine-Saint-Denis. "La police ne peut pas être présente 24 heures sur 24 partout. Il y a des actions de police, des contrôles très fréquents. Ce dont nous avons besoin, c'est de moyens humains et de plus de policiers", explique-t-il au micro de RTL.

Pourtant, face à cette situation, certains salariés comme Julie estiment qu'ajouter des agents de sécurité ne réglera pas le problème. "Plutôt que de nous protéger de ces gens-là, on devrait les aider. S'ils étaient aidés et pris en charge, ils ne seraient pas là. Ce n'est pas du tout la solution". Elle craint que ces toxicomanes soient simplement déplacés, comme ce fut le cas par le passé, dans un autre coin de Paris, ce qui n'aurait, selon elle, aucune utilité.

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