Que ce soit pour noter nos tâches quotidiennes, notre emploi du temps, des choses à faire pour le travail ou pour nos courses, nous sommes des millions à utiliser la "to do list". Ce mode d'organisation popularisé à travers la diffusion de la culture anglo-saxonne permet de ne pas ressasser sans cesse les choses à faire et d'éviter les malencontreux oublis qui peuvent être une source d'angoisse.
Laurie Hawkes, psychologue clinicienne nous explique si ce mode de fonctionnement peut être efficace ou au contraire toxique.
"Les to do list c’était plutôt fait par des gens à tendance organisée, des types de personnalités un peu travaillomanes, un peu obsessionnelles. Et à la base, ce n’est pas un mauvais truc notamment pour les personnes qui sont moins organisées", explique pour commencer Laurie Hawkes.
"Il y a un intérêt à faire cette liste en l’organisant, en voyant ce qui est urgent et indispensable. Cela peut vraiment nous aider à éviter un vécu sous pression permanente", ajoute l'experte.
Mais parfois, cette "to do list" peut virer à l'obsession et devenir une source de charge mentale. Pour la spécialiste du comportement, cela proviendrait notamment de la société occidentale qui ne cesse de présenter l’ultra-activité comme un mode de vie à jalouser. "On est dans une culture, dans un environnement social qui pousse à être productif tout le temps. Il y a cette espèce de compétition de qui a réussi à en faire le plus", explique-t-elle.
Interrogé par Psychology Today Timothy Pychyl, professeur de psychologie, explique quant à lui que la "to do list" peut parfois pousser à la procrastination : "Souvent les gens qui écrivent leur liste ont tendance à se reposer sur leurs lauriers".
Pour contrer le côté angoissant de la "to do list", Laurie Hawkes préconise de s'accorder un repos forcé. "Il faut mettre dans la liste et dans la structure un temps de rien pour faire retomber la pression", explique-t-elle en conseillant de se prévoir un temps de méditation, de gym, de yoga ou de relaxation.
"En programmant ce temps, on évite que le temps soit structuré jusqu'au coucher", poursuit-elle. Faire une liste jour par jour et y mettre peu de chose (trois maximum) pour être sûr de les terminer peut également être une solution.
Enfin, dernière recommandation : "évitez d'utiliser les listes de tâches numériques, car le téléphone est anxiogène", conclut Laurie Hawkes. Ou commencez à vivre au jour le jour en faisant confiance à votre cerveau quitte à oublier quelque chose de temps à autres.