Amis des mots, aujourd’hui, je vole au secours d’un de
nos auditeurs, Alain, qui m’écrit : "Bonjour madame, j’adore
vos chroniques que j’écoute régulièrement (merci, Alain). Elles sont
parfois très techniques, et je vous en remercie, mais faites-nous plaisir en
abordant quelques fautes simples" et il cite notamment "les
accords au féminin des participes".
Souvent, on omet d’accorder au féminin les participes
passés et ça lui "écorche les oreilles". "Quelle
horreur !, dit-il, surtout quand cela vient des journalistes ou des
élus !". Et il donne quelques exemples entendus à la radio : "la décision que j’ai pris" (ça c’est le ministre) et "la décision qu’a
pris le gouvernement" (ça c’est le journaliste)".
"Ce matin encore, s’énerve Alain, une jeune femme disait qu’elle s’était 'mis debout' et, l’autre soir, un commentateur sportif célèbre (qu’il ne dénonce pas, merci Alain) répétait sans arrêt : 'la joueuse a été pris de vitesse'", au lieu de "prisE de vitesse", bien sûr. On dit aussi, rappelons-le, "la décision que j’ai priSE", "la décision qu’a priSE le gouvernement", et évidemment quand on est une femme on dit "Je me suis miSE debout".
Alors, c’est vrai, on ne
sait pas trop comment accorder ce diable de participe passé, du coup, on
n’accorde plus rien, y compris les formes les plus simples. Donc effectivement,
sans doute Alain a-t-il raison, une petite piqûre de rappel ne sera pas
inutile. N’ayez pas peur, ça va piquer un peu mais ce sera vite passé.
Evidemment, la diablerie de la chose, ce sont tous les
cas particuliers. Mais voici le cas général : le participe passé employé
avec l’auxiliaire être s’accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe.
Les verbes sont accordés (ES), les phrases sont bien écrites
(TES). Mais ça se corse avec l’auxiliaire avoir… Avec avoir,
le plus troublant, c’est qu’il n’y a jamais d’accord avec le sujet de la
phrase. Laissons tomber les histoires de complément d’objet direct qui
semble-t-il embrouillent pas mal de monde. Je vais vous donner un truc plus
simple : le participe passé employé avec avoir s’accorde
si, au moment où il arrive dans la phrase, le nom (ou le pronom) avec lequel
vous vous demandez s’il doit s’accorder est déjà écrit.
Par exemple, "La décision que j’ai prise" : on
accorde prise au féminin avec la décision, parce
que le mot décision était prononcé avant le participe
passé pris, donc je sais avec quoi l’accorder. Maintenant, si je
dis : "J’ai pris une décision", au moment où je prononce le
participe passé pris, "j’ai pris quoi ?", on ne le
sait pas encore, donc on n’accorde pas. De même on écrira "les fleurs que
j’ai prises" mais "j’ai pris des fleurs". Fastoche,
finalement, non ?
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