Jean Pruvost aime jouer avec les mots. Il les collectionne même. Sa maison est envahie de dictionnaires. Dix mille au total, rangés dans son bureau, sa chambre, la salle de bain et la cave. Une passion qui l'a conduit à enseigner les lettres, du collège à l'université. "J'aime les mots. Quand j'étais professeur mon plus grand plaisir était de les expliquer aux élèves. Même des mots difficiles", raconte-t-il. "Quand un élève partait en ayant appris les racines latines et grecques hémi (moitié)/céphale et se traitant d'hémicéphale, de moitié de tête, je trouvais que mon cours était drôle et que c'était réussi", s'amuse-t-il.
Ce qui le fascine aussi, c'est comment notre langue évolue. Selon lui, elle ne s'appauvrit pas, bien au contraire. Elle s'enrichit du parler des banlieues, par exemple. À 68 ans, Jean Pruvost étudie les paroles des chansons de rap. "Il y a bien des mots empruntés à la langue arabe et à l'argot d'hier. Dans le fond, ils chantent en français en utilisant des mots français, parfois sans savoir qu’ils sont très anciens, comme daron/daronne (père/mère), des mots très savants (comme le ghetto). Leur raconter l'histoire et l'origine des mots, c'est les enrichir", constate-t-il.
Entouré de ses dictionnaires et du buste de Pierre Larousse, Jean Pruvost se sent au cœur de l'Histoire. Le plus vieil ouvrage de sa collection date de 1606.
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