"Je lui ai proposé d'aller à l'église (...) j'avais une idée en tête" : en couple avec un homme athée, elle le convertit au christianisme

Fabienne et Arnaud n'auraient jamais dû s'aimer. Leur histoire était impossible, freinée par le poids des traditions et leurs différences religieuses. Et pourtant, ils ont choisi d'écrire une histoire où l'amour finit par triompher. Découvrez leur témoignage dans "Un jour, une vie".

Un crucifix autour du cou d'un membre de l'Église.

Crédit : Philippe HUGUEN / AFP

Fabienne et Arnaud, l'amour plus fort que les différences

00:24:09

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Fabienne et Arnaud se sont rencontrés il y a 20 ans, sur l'ancien réseau social, MSN. Les deux lycéens s'envoient quelques messages et puis, silence radio. "C'était un échange d'un soir", débute Fabienne au micro de RTL. 6 mois passent et vient l'été. "Je me fais voler mon téléphone. Je me connecte sur MSN. Je vois qu'il est en ligne. Et je lui demande 'Est-ce que tu peux m'appeler pour voir si mon téléphone sonne ? Parce qu'on me l'a volé'. Et c'est comme ça que ça repart", poursuit-elle.

Pendant 2 ans, les deux adolescents échangent en ligne, sans se voir. "Je suis en Picardie à l'époque, Fabienne, elle, à Paris", explique Arnaud. Au fil des messages, des sentiments apparaissent. "On est tombé amoureux", raconte le jeune homme. Après les longues discussions en ligne, vient le temps de la première rencontre. Pour suivre ses nouvelles études, Arnaud déménage à Paris, permettant aux deux tourtereaux de se croiser dans la capitale. "On s'est vus à la gare Montparnasse. Je rentrais pour voir ma famille pour Noël. Il savait que je venais à Paris, donc il est venu m'accueillir à la gare", sourit Fabienne.

Mais rapidement, un grain de sable vient enrayer la machine. Ce grain de sable, c'est la religion ! Fabienne est née en Centrafrique. À 8 ans, elle a quitté son pays, sur fond de guerre. A son arrivée en France, elle a été placée en famille d'accueil. Au même moment, elle "fait la rencontre de Dieu". Depuis, la foi ne l'a jamais quittée. Tout l'inverse d'Arnaud, né en France et, à ce moment-là, est athée. "En échangeant, je découvre qu'Arnaud n'a pas la foi. Et qu'au-delà de ça, il voit les personnes qui ont la foi d'un mauvais œil", retrace Fabienne. Et Arnaud ajoute: "je savais qu'elle croyait en Dieu, je savais qu'elle avait cette foi. De mon côté, en tout cas, ce n'était pas un frein, puisque je respectais sa croyance".

La séparation

Fabienne ne partage pas le même avis. Et à l'issue d'une longue discussion, où elle comprend que l'opinion d'Arnaud ne changera pas, elle décide de rompre. Mais, seulement quelques mois plus tard, Fabienne regrette et décide de reprendre contact. Elle propose alors à Arnaud de se revoir. La jeune femme n'a toutefois pas oublié le motif de leur séparation : "Je lui ai proposé d'aller à l'église (...) j'avais une idée en tête", explique-t-elle.

D'abord méfiant, Arnaud finit par accepter. Et la première rencontre avec la religion est une réussite. "Les églises protestantes évangéliques sont très joyeuses, il y a beaucoup de musique, beaucoup de louanges", explique-t-il à Faustine Bollaert. Même s'il commence, petit à petit, à faire tomber les barrières, le jeune homme reste sur la défensive. "C'était ce côté, 'je ne vais pas me laisser avoir, me faire piéger, écouter les beaux discours'". Mais à force de participer à des manifestations religieuses, Arnaud finit par se prendre au jeu. "C'est quelque chose qui ne s'explique pas trop par les mots, parce que c'est vraiment un ressenti".

Désormais sur la même longueur d'onde, alors qu'ils n'ont que 22 et 20 ans, les jeunes adultes décident de se marier, et d'avoir leur premier enfant 6 ans plus tard. Mais au même moment, la foi d'Arnaud prend une tournure que Fabienne n'avait pas anticipée. "On découvre qu'il a un appel pastoral, retrace-t-elle, avant d'ajouter : pour moi, ça a été très dur au départ. Parce qu'ayant vu mon frère pasteur, je me suis dit, 'je vais le vivre aussi. Je vais devoir partager mon mari avec l'Église, avec Dieu'".

Finalement, le couple est parvenu à trouver un équilibre entre vie familiale et engagement religieux. "C'est important de mettre des barrières, de mettre le cadre, explique Arnaud, tout en concédant qu'il ne décroche jamais complétement. On ne se met pas en mode avion à 22h. C'est compliqué parce qu'il y a des réalités qui sont présentes et qu'il faut savoir assumer".

La rédaction vous recommande