Selon nos informations, 269 personnes vivent aujourd'hui sur les talus du périphérique parisien, composé de 2x4 voies. Cela représente une augmentation de 30% en un an.
Ce phénomène est difficile à appréhender pour les associations. Habiter au bord du périphérique est dangereux. S'installer à cet endroit inhospitalier témoigne d'une volonté de se mettre à l'écart. Certains nous ont dit y trouver une forme de tranquillité et de sécurité. Ils côtoient bien des centaines de milliers de voitures chaque jour mais paradoxalement l'isolement est aussi décuplé. "D'abord, ce sont des endroits dangereux. Il y a une forme d'invisibilité. Les personnes s'éloignent du monde, n'expriment plus de demande, se marginalisent. Ça dit quelque chose", souligne Lofti Ounezar, directeur général d'Emmaüs solidarité.
La diversité des profils complique également la tâche des associations. Il y a des personnes désinsérées mais aussi des campements familiaux, aux portes de Montreuil et de Vanves, principalement. "On a des personnes isolées, des petits campements, mais aussi des campements importants avec des populations d'Europe de l'Est, y compris des enfants. C'est extrêmement dangereux", poursuit Lofti Ouanezar.
Il y a aussi le risque sanitaire. Ces cabanes sont humides. Le niveau sonore atteint en journée 80 décibels, le seuil de risque, sans parler de la concentration en particules fines, très élevée sur les bords de l'axe routier rapide.
Cette hausse de 30% des personnes qui vivent sur ces talus s'explique en partie par l'évacuation du square Forceval à l'automne dernier. Un square de l'est parisien à proximité directe du périphérique où se regroupaient des dizaines de consommateurs de crack. La police effectue depuis des opérations quotidiennes. Et de l'autre côté du périphérique, il y a les travaux des Jeux olympiques. Résultat, des dizaines de consommateurs de crack se sont dispersés le long du périphérique, notamment autour des portes de La Chapelle et de Pantin. "Ils sont obligés de venir ici. On ramène la misère ici. Ce n'est pas une solution. La solution serait de construire un centre, les mettre en province, je ne sais où", déplore un riverain.
Un centre d'accueil de jour existe bien Porte de La Chapelle mais il pourrait être amené à se déplacer en raison des travaux. "Il faudrait que l'Etat et les pouvoirs publics agissent le plus rapidement possible en réalisant des diagnostics sociaux, en renforçant les équipes de maraude spécialisées et en apportant des réponses structurelles", indique Lofti Ouanezar de Emmaüs. Cinquante ans après sa construction, le périphérique parisien continue donc de fournir des défis aux autorités. Un sans-abri sur dix se trouverait autour de cette voie rapide.
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