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Qui n'a jamais rêvé de s'inviter dans le cockpit d'un avion, et d'observer la terre et les illuminations, depuis sa petite cabine ? Au micro de Faustine Bollaert, Mathieu Allouche, steward depuis de nombreuses années, vous ouvre les portes de son univers.
Sa vocation, Mathieu la doit à ses parents. À son père d'abord, lui aussi était un navigant. Et à sa mère, ensuite, car Ecossaise. "On allait souvent en Écosse, voir la famille. J'ai toujours trouvé ça magique de prendre l'avion, le fait de s'envoler", retrace Mathieu, les yeux pétillants.
Pour poursuivre son rêve, il a suivi une formation classique de steward. "C'est la CCA, le Cabin Crew Attestation". Celle-ci forme à beaucoup de domaines : de la sécurité, à la sûreté, en passant par le secourisme et la survie en milieu hostile. Parmi les nombreuses situations pour lesquelles il est préparé, la maîtrise du feu. "Aujourd'hui, il y a, dans l'avion, énormément d'appareils électroniques. Entre le téléphone, l'iPad, les écouteurs, la cigarette électronique. Et ils peuvent prendre feu", raconte-t-il.
Le steward se souvient de son premier vol. Et dire que son baptême de l'air ne s'est pas très bien passé, est un euphémisme. "Ça devait être un Paris-New York, qui s'est transformé en Paris-Paris". Alors que l'avion vient de décoller, "il y a eu comme une explosion, un gros 'boum' dans la soute à bagages", retrace-t-il. Si Mathieu ne l'a pas entendu, tous les passagers à l'avant de l'avion ont perçu le bruit. Son chef de cabine vient alors lui donner des consignes. "Il m'explique ce qui s'est passé et sur le moment je croyais que c'était un bizutage", raconte-t-il. Se rendant compte que la situation n'est en réalité pas une blague, et est extrêmement préoccupante, le jeune garçon ne ressent aucune peur. "Je savais que les pilotes étaient bien formés".
Finalement, plus de peur que de mal. Le bruit n'était "rien de grave, rien de dangereux ; juste des airbags qui ont explosé sous la pression", explique-t-il. Par mesure de précaution, l'avion a été contraint de faire demi tour et de redescendre. Les passagers, eux, ont changé d'avion pour rejoindre New-York, pas Mathieu. "Moi, je n'y suis pas allé du coup".
Aujourd'hui, Mathieu a effectué de nombreux vols et rencontré des milliers de passagers. Certaines rencontrent l'ont marqué, et une lui a laissé un souvenir impérissable. "Je rentrais de Montréal et j'accueillais mes clients à bord avec le sourire, plein de punchs", raconte-t-il. Une dame passe devant lui, la mine déconfite. Le steward l'interpelle, échange quelques mots avec elle, et comprend qu'elle transporte, dans son sac à dos, les cendres de son mari. "Je lui présente mes condoléances, je lui ai dit que je serai son steward attitré pour tout le voyage".
Une fois dans les airs, Mathieu fait du confort de la femme, sa priorité. "Cela a créé un lien entre elle et moi parce qu'elle était vraiment dedans". Mais alors qu'il a le dos tourné, des passagers l'appellent. "La dame avait avalé sa salade de travers et était en train de s'étouffer". Formé aux gestes de premier secours, le steward l'aide à expulser l'aliment. Une fois ses esprits retrouvés, la femme s'adresse à lui : "J'étais à deux doigts de rejoindre mon mari là-haut". "Ça a créé un lien assez rigolo, assez sympa finalement", sourit-il.
Autour de l'univers des avions, gravitent tout un tas de mystères, d'interrogations, de mythes... Auxquels Mathieu a accepté de répondre ! La première question est peut-être celle qui cristallise le plus la peur des passagers : peut-on se crasher à cause des turbulences ? "Non", martèle l'invité. Si certaines turbulences sont impressionnantes au point de voir les ailes de l'avion se plier, cela est sans incidence sur l'appareil. "Elles bougent un peu comme les ailes d'un oiseau. Heureusement qu'elles sont flexibles. Si elles étaient toutes dures, elles pourraient casser. Elles bougent pour amortir les turbulences". L'occasion aussi pour le steward de rappeler l'importance de bien attacher sa ceinture de sécurité. "Sinon on peut se retrouver la tête cognée au plafond et ça peut faire très mal".
Et qu'arrive-t-il si un oiseau est aspiré par le moteur ? "Ce n'est pas génial, mais il y a quand même des effaroucheurs qui sont là pour les éloigner", explique Mathieu. Ces dispositifs, pour éloigner les volatiles, ne sont toutefois présent qu'au décollage et à l'atterrissage de l'avion. En vol, il est impossible de les tenir éloigné. Mais là aussi, Mathieu l'assure, il y a très peu de risque que cela dégénère. "Les réacteurs sont testés pour encaisser l'ingestion aviaire. C'est comme ça que ça s'appelle. Ils sont testés, on envoie des poulets synthétiques dans les réacteurs pour gérer tout ça".
Quid des effets de l'alcool qui seraient amplifiés en vol ? "Même si on est à 10.000 mètres d'altitude techniquement, dans la cabine, c'est comme si on était à 2.000 mètres. Donc, si vous buvez un verre de vin, vous allez avoir l'équivalent de deux ou trois verres dans le gosier", dit-il avant de rappeler qu'il déconseille fortement la consommation d'alcool en vol.
Et enfin, si vous faites partie de l'équipe des bons élèves qui mettent leur téléphone 'en mode avion', vous serez content d'apprendre que ce n'est plus nécessaire. "C'est une mesure de précaution qui a été mise en place à l'époque où les outils n'étaient pas les mêmes. Aujourd'hui, c'est un petit peu différent", concède-t-il. Mais comme on dit souvent : on n'est jamais trop prudent. Alors, continuez à le faire, au moins par précaution !
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