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"J'ai eu une expérience de mort imminente" : il nage 102 heures dans la Méditerranée et échappe de justesse au pire

En 2024, le nageur Noam Yaron s'est lancé le défi de rejoindre à la nage Monaco, en partant de Calvi. Après deux tentatives infructueuses - une en 2024, l'autre en 2025 - il a parcouru au total plus de 290 kilomètres. Au micro de RTL, le nageur suisse revient sur ses performances surhumaines.

Un nageur en pleine mer

Crédit : DR

Nageur de l'extrême, il traverse la Méditerranée entre Calvi à Monaco

00:23:51

Eugène Duval

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5 jours, 4 nuits, 102 heures. C'est le temps que Noam Yaron a passé dans l'eau pour parcourir, au total, 191 kilomètres. En 2024, le nageur Suisse, qui a effectué sa première brasse à l'âge de 8 ans, s'est lancé le défi fou de rejoindre Monaco à la nage, en partant de Calvi (Corse). Il échoue une première fois, au 104e kilomètre, faute d'une météo favorable.

Le 11 août 2025, plus préparé que jamais, il retente sa chance et nage cette fois 191 kilomètres. Au micro de Faustine Bollaert, le nageur revient sur sa performance exceptionnelle. 

Si tout est calculé pour que sa traversée se déroule sans encombre, certains facteurs sont impossibles à anticiper. La météo en fait partie, si bien que le nageur peut être contraint à renoncer, si certaines conditions ne sont pas réunies. C'est ce qui a fait défaut à Noam Yaron lors de sa première tentative. Heureusement, le 11 août 2025, tous les voyants sont au vert. "Sur une échelle de 1 à 10, je dirais que nous avions une fenêtre météo à 9, ce qui est vraiment exceptionnel".

Le corps mis à rude épreuve

102 heures de nage, dans l'eau, avec interdiction de mettre un pied à terre. Et autant de temps sans "vraiment dormir". En effet, le corps humain est incapable de se régénérer pleinement dans ces conditions. Mais il existe toutefois des techniques, pour tirer un peu sur la corde du sommeil. Pendant sa longue traversée, le nageur suisse en a utilisé deux qu'il détaille : "La première, c'est de se mettre sur le dos comme une loutre, et de dormir quelques minutes. Ce sont des micro-siestes de 7 minutes, 4 à 6 fois par tranches de 24 heures. Et puis, on a découvert une méthode d'hypnose assez folle qui me permet aujourd'hui de dormir en nageant"

Le sommeil est un besoin vital, l'alimentation en est un autre. Pour se nourrir, Noam utilise une station, tractée par une bouée. "Toutes les 60 minutes, elle descend dans l'eau et j'ai 5 à 10 minutes pour boire et manger", explique-t-il.  

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Pendant sa traversée, ni le sommeil, ni la météo ne l'ont vraiment mis en difficulté. Le principal écueil que le nageur suisse a rencontré, c'est quelque chose qu'il n'avait pas anticipé. "Le sel a été mon ennemi numéro un. Il attaque les muqueuses, donc la bouche, la gorge et la langue", détaille-t-il. Pour les nageurs de longue distance, c'est un véritable fléau. À force d'être en contact avec le sel, celui-ci fait gonfler la langue jusqu'à gêner l'occlusion. Alors, pour qu'il puisse encore s'alimenter et boire, Noam a utilisé un gel anesthésiant.

Des séquelles irréversibles

Malheureusement, le sel n'a pas attaqué que sa bouche. "La combinaison qui joue ce rôle de protection, finalement, peut générer des frottements et des brûlures entre les cristaux de sel et ma peau. À cause de ça, j'ai à peu près 15% de mon corps aujourd'hui qui a été brûlé au deuxième degré profond", s'étrangle-t-il.

Outre le sel, les hallucinations, elles aussi, ont mis plusieurs fois en péril sa traversée. "Au bout de 48 heures, il y a le début des hallucinations (...). Ma ligne d'eau, je voyais un serpent par exemple. Les lumières avaient des couleurs un peu différentes". Au fur et à mesure qu'il avance, les hallucinations s'accentuent. "La quatrième journée, là j'ai ma réalité complète qui est transformée. C'est-à-dire que vous êtes comme là aujourd'hui devant moi à deux mètres... Vous me parlez, mais je ne vous vois pas".

C'est dans cette situation que les hommes qui l'accompagnent se sont avérés très utiles. "Il y a un énorme travail de l'équipe d'essayer de me guider, de me faire rentrer dans leur réalité, qui est la vraie réalité". Son équipe est repartie sur 2 bateaux. Ils assurent sa sécurité, le guident et le ravitaillent. Le premier catamaran lui ouvre la marche. "On a une ligne d'eau, la même qu'on retrouve dans les piscines. Elle est tractée par le bateau et moi, je nage à côté de cette ligne. Ça me permet d'avoir le confort de la piscine, de savoir où on va sans avoir besoin de regarder devant", explique le nageur, au micro de Faustine Bollaert. À cette ligne de survie, est accrochée une lumière, elle est son phare dans l'obscurité. "Elle me permet de voir ce qui se passe sous l'eau et où je vais la nuit".

Abandon de la traversée

À 2 kilomètres de l'arrivée, alors qu'il se met sur le dos pour se reposer, Noam fait une expérience traumatisante. "J'ai eu une expérience de mort imminente, j'ai commencé à voir la lumière, à entendre des voix, comme quoi j'avais fini ce que j'avais à faire, que je ne pouvais pas faire mieux, que maintenant c'était l'heure de partir, de se reposer". Le nageur suisse, sentant que son corps est en train de le lâcher, décide d'abandonner. À sa sortie de l'eau, le jeune homme est hospitalisé pendant 9 jours. Et au sortir de sa convalescence, plutôt que qualifier sa tentative d'échec, il préfère parler de réussite. "Je pense que ça a été même une très bonne chose de ne pas être arrivé jusqu'au bout. Ça nous a donné, je pense, une dimension humaine, réaliste", explique-t-il.

Plus qu'un défi physique contre la nature, cette traversée était pour le nageur un moyen d'alerter sur la pollution des eaux et leur réchauffement. "La mer Méditerranée est l'une des mers les plus polluées du monde", s'indigne-t-il.

Va-t-il tenter une troisième fois cette traversée qui lui a résisté par deux fois déjà ? "Non, répond l'invité avant de se justifier : le but était de mettre en avant la cause et on a touché à peu près 60 millions de personnes. C'est l'équivalent de la France et avec pas grand-chose en termes de budget, beaucoup de coups de bras et d'heures passées dans l'eau quand même". Son prochain défi, il le tient déjà : "soit en Amérique soit au Canada, avec de l'eau douce". 

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