"Dès qu'on publie une offre d'emploi pour le métier de personnel navigant commercial (PNC) en alternance, au bout de quatre heures nous sommes obligés de la fermer parce qu'on a 3.000 candidatures pour 300 places", révèle Valérie Gary, responsable "marque employeur et relations écoles" chez Air France. Après un coup d'arrêt lié au Covid-19, le métier d'hôtesse de l'air et de steward a le vent en poupe ces derniers temps.
Un métier attractif comme en témoignent les files de jeunes gens, liasses de CV à la main, au salon annuel des formations et métiers aéronautiques à l'aéroport du Bourget, près de Paris. Parmi eux, Sarah Salens, 27 ans, en reconversion après un début de carrière dans l'entraînement des gymnastes. "J'essaie de ne démarcher que des compagnies qui font du long-courrier pour l'instant. Après, je me rabattrai sur du court si jamais je n'arrive pas à trouver", confie-t-elle.
Mais la réalité du métier est aussi celle du rythme effréné des "low-cost", dont les avions restent au sol une trentaine de minutes entre deux rotations.
"On se demande pourquoi des PNC continuent de travailler pour certaines compagnies aériennes, notamment des ultra-low-cost, où ils sont mal payés, où on leur demande une adaptabilité au niveau de leur planning qui est très difficile", témoigne Stéphane Salmon, président du SNPNC, premier syndicat français de la profession.
Il déplore aussi "une forte augmentation de la précarité" des contrats, chez tous les transporteurs. "Comme ce métier fait rêver, les compagnies en profitent". Par ailleurs, un autre aspect sombre de la profession est apparu ces dernières semaines, quand une enquête de Radio France a mentionné plusieurs cas d'agressions sexuelles, de harcèlement et de comportements sexistes chez Air France, au détriment de femmes pilotes et d'hôtesses. La compagnie a annoncé avoir redoublé d'efforts pour lutter contre ce phénomène.
"Évidemment, le métier a changé. Ils volent beaucoup plus. Il y a moins de repos. Les clients ont changé. Mais ça fait toujours rêver", assure Deborah Stovell, ancienne PNC devenue formatrice à l'AFMAé. "Le matin, je me réveille, je suis à Aubervilliers. Le soir, je suis à Cancun", s'amuse Aline Atangana, 25 ans, en alternance chez Air France sur long-courrier.
Si le Covid-19 a gelé les embauches, près de 600 formations sont prévues cette année, conséquence d'une franche reprise, mais aussi d'une pyramide des âges nécessitant de nombreux remplacements, selon Magali Jobert, déléguée générale de l'AFMAé, le centre de formation aux métiers de l'aérien à Bonneuil-en-France. Aussi, depuis la crise, le profil des apprenants a changé, avec "beaucoup plus de reconversions professionnelles".
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