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Laurence Marandola, agricultrice et ex-porte parole de la Coordination rurale.
Crédit : Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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La colère ne cesse de monter chez les agriculteurs après l'abattage d'un troupeau de 207 vaches dans un élevage à Bordes-sur-Aruize, en Ariège, ce vendredi 12 décembre, suite à la détection d'un cas de dermatose bovine. Divisés sur la stratégie du gouvernement, les agriculteurs s'opposent à l'abattage des bovins infectés, une mesure soutenue par la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard.
Invitée au micro de Stéphane Carpentier ce samedi 13 décembre sur RTL, Laurence Marandola, agricultrice et ex-porte-parole de la Confédération paysanne, ne cache pas son incompréhension face à la stratégie gouvernementale.
"On tue pour une bête malade. Je ne suis pas sûre qu'aujourd'hui la ministre de l'Agriculture soit notre ministre", déclare-t-elle. Elle dénonce ce qu’elle considère comme un "échec" et un "massacre total". Selon elle, la politique de l'abattage massif ne résout rien, mais fait au contraire empirer la situation.
Pour éviter un abattage total des troupeaux, l’agricultrice réclame une approche plus ciblée. Elle souligne que les éleveurs font tout leur possible pour protéger et lutter contre la propagation de la maladie. "Aujourd'hui, ce qui nous fait le plus peur, ce n'est pas la maladie, c'est la politique de l'État", insiste-t-elle.
Au micro de RTL, Laurence Marandola expose plusieurs alternatives pour endiguer la contagion sans recourir à l'abattage massif. Elle explique avoir travaillé sur un autre protocole, "plus rigoureux" et inspiré des pratiques de pays comme la Suisse. "Ce protocole repose sur une surveillance quotidienne des troupeaux, avec l’abattage ciblé des animaux positifs. L’objectif serait de continuer à surveiller les autres bêtes tout en évitant un abattage systématique", précise-t-elle. Selon elle, une telle stratégie aurait permis de mieux maîtriser la situation.
"Si l'abattage massif avait fonctionné, nous ne serions pas dans cette situation", affirme Laurence Marandola, soulignant que les cas de dermatose nodulaire bovine continuent de surgir chaque jour dans différentes régions de France. Pour elle, la politique actuelle du gouvernement est inefficace et ne répond pas aux enjeux sur le terrain.
Ce samedi, invitée sur ICI Occitanie, Annie Genevard a annoncé que "près d'un million d'animaux" seraient vaccinés "dans les semaines à venir". Certaines organisations syndicales, telles que la FNSEA, première organisation agricole en France, s’opposent à toute réorganisation et appuient la stratégie du gouvernement, arguant que "l'abattage est la seule solution" pour endiguer l'épidémie. En réponse, Laurence Marandola rétorque : "C'est un coup de poignard dans le dos."
Les propositions de Laurence Marandola, ainsi que celles d’autres éleveurs, restent sans réponse claire du gouvernement. Face à cette situation, les agriculteurs ne comptent pas en rester là. Depuis vendredi 12 décembre, des tracteurs bloquent les autoroutes, à l’appel de la Confédération paysanne. "Il faut tout bloquer pour que ce massacre s'arrête et pour qu'on change de protocole", alerte l'agricultrice.
Ce blocage touche particulièrement la Haute-Garonne, notamment autour de Carbonne, au sud de Toulouse, où plusieurs tracteurs ont bloqué l’A64, l’axe reliant Toulouse à Bayonne. Ce mouvement de protestation semble destiné à durer. Il est porté par Jérôme Bayle, une figure importante de la contestation agricole de l’hiver 2024. Il y a deux ans, cet éleveur et ses soutiens avaient déjà bloqué la même autoroute pendant trois semaines pour protester contre les politiques agricoles.
Annie Genevard, toujours chez nos confrères d'ICI Occitanie, a indiqué qu'elle ne se rendrait pas sur les points de blocage, mais qu'elle suivait "les choses avec beaucoup d'attention". La ministre, ferme sur sa position concernant l’abattage des animaux infectés, semble pour l’instant privilégier une gestion centralisée.
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