Dermatose nodulaire contagieuse : 5 questions pour comprendre cette maladie qui menace les élevages en France

La dermatose nodulaire contagieuse, transmise par les moustiques, représente une menace sérieuse pour les éleveurs de bovins en France. Avec un taux de mortalité de 10% et une propagation rapide, la DNC a déjà touché de nombreuses exploitations. 

Yohann Barbe, président de l'union des producteurs de lait des Vosges et porte-parole de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), a souligné sur RTL, l'urgence de la situation et la nécessité d'une réponse coordonnée pour éviter une crise sanitaire majeure. "On est tous inquiets pour nous-mêmes", confie-t-il. 

1. Qu'est-ce que la dermatose nodulaire contagieuse ?

La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est une maladie virale qui affecte gravement la santé des bovins. Elle se caractérise par des pertes de production significatives puisqu'elle peut entraîner la mort d'une partie des animaux infectés. Celle-ci a été détectée pour la première fois en France le 29 juin 2025, en Savoie.

Bien que la DNC soit très préjudiciable pour les bovins, elle ne présente aucun risque de transmission à l'Homme, que ce soit par contact direct avec des animaux infectés, par la consommation de produits dérivés de ces animaux, ou par des piqûres d'insectes vecteurs. La période d'incubation de la DNC est variable, mais elle a été fixée à 28 jours selon le Code terrestre de l’Organisation mondiale de la Santé animale.

2. Quels sont les symptômes ?

Selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire, la dermatose nodulaire contagieuse se manifeste principalement par l'apparition de nodules sur la peau des bovins infectés. D'autres symptômes peuvent également survenir, tels que de la fièvre, des lésions buccales, une diminution de la production laitière et une perte de la mobilité. Dans certains cas graves, la maladie peut entraîner la mort de l'animal.

3. Comment endiguer le phénomène ?

Pour lutter contre cette maladie, des mesures strictes sont mises en place, incluant l'interdiction des mouvements de bovins dans les zones réglementées, le dépeuplement des foyers déclarés. Pour Yohann Barbe, la clé pour endiguer la propagation de la DNC réside dans le respect strict des mesures de biosécurité.

"Je pense que la vaccination générale sera vraiment le dernier recours pour nous et pour l'instant j'aimerais plutôt qu'on revienne à la raison en tant qu'éleveur et surtout qu'on respecte ces gestes entre guillemets barrières comme on avait su le faire pendant le Covid", indique-t-il. 

4. Quelle est la stratégie de vaccination actuelle ?

Actuellement, la stratégie de vaccination se concentre sur un périmètre de 50 km autour des foyers infectés. Cette approche vise à créer une zone tampon pour empêcher la propagation du virus. Cependant, des cas récents, comme celui survenu dans le Doubs, montrent les limites de cette stratégie.

Des vaches vaccinées ont été contaminées avant que l'immunité ne soit pleinement effective, soulignant la nécessité d'une vigilance accrue. La vaccination prend effet 21 à 28 jours après l'injection, laissant une période de vulnérabilité pendant laquelle les animaux peuvent être infectés.

5. Pourquoi une responsabilité collective est-elle cruciale ?

Sur RTL, Yohann Barbe appelle à une responsabilité collective au sein de la filière agricole. Il souligne que la majorité des éleveurs respectent les règles, mais que quelques infractions peuvent suffire à propager la maladie. L'État prend en charge l'abattage des animaux infectés et aide les agriculteurs à reconstituer leurs cheptels, mais la perte de génétique reste un défi majeur.
Le porte-parole de la FNSEA insiste sur l'importance de la coopération de tous pour éradiquer cette maladie qui n'a pas sa place en France. Il rappelle que la DNC, originaire des pays du Sud, est exacerbée par le réchauffement climatique, rendant la lutte contre cette maladie d'autant plus cruciale pour préserver la santé du cheptel français.