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Harcèlement : Cécile Duflot explique pourquoi elle a quitté les réseaux sociaux

Depuis trois ans, directrice générale d'Oxfam France est victime de harcèlement par une personne déjà condamnée par la justice. Des faits qui l'ont poussée à quitter les réseaux sociaux le 1er décembre.

Cécile Duflot, directrice d'Oxfam France
Cécile Duflot, directrice d'Oxfam France
Crédit : ERIC PIERMONT / AFP
Marie Zafimehy

"Chers gens que j’aime bien sur Twitter et cher•e•s inconnu•e•s qui m’aimez bien, ce message pour vous dire que je vais m’en aller pour un temps." Lundi 1er décembre, Cécile Duflot, ancienne ministre devenue directrice générale de l'ONG Oxfam France, a décidé de quitter Twitter et autres réseaux sociaux. Une décision prise à la suite de faits de harcèlement dont elle est la cible depuis trois ans.

Accompagné d'une capture d'écran d'un des messages reçus par la personne qui la harcèle, son message a été partagé plus de 5.700 fois. "Je ne pensais pas que cela aurait autant d'écho, j'ai reçu des milliers de messages", confie-t-elle sur France Inter lundi 7 décembre. Celle qui se décrit comme "résistante" et ayant les "nerfs froids" dit avoir pris la parole pour toutes les personnes qui sont victimes de harcèlement, "pour toutes celles qui ne peuvent pas parler".

"Il y a 60% des jeunes filles de moins de 25 ans qui disent qu'elles ont déjà été harcelées notamment par les réseaux sociaux", a poursuivi l'ancienne ministre sur France Inter. "Mon cas particulier est un peu lourd parce que ça fait très longtemps, et que ça a pris des proportions importantes : ce n'était pas que sur les réseaux sociaux."

Comme Cécile Duflot le raconte dans ses tweets, le jeune homme qui la harcèle depuis trois ans a déjà fait l'objet de trois procès pour ces mêmes faits et a même été en prison. Malgré tout, "il vient de rererererecommencer", écrit-elle. 

Trois ans de calvaire

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En avril 2018, Stephen, 20 ans a été jugé et condamné à six mois de prison par le tribunal correctionnel de Pontoise pour des faits similaires de harcèlement à l'encontre de Cécile Duflot, rapporte Le Parisien. À l'époque, plusieurs médias décrivent un jeune homme "perdu", "transi", "amoureux". Des qualificatifs qui minimisent la violence du harcèlement, selon Cécile Duflot, qui s'est dite "blessée" par certains articles. "Ce n'est pas drôle du tout et ça touche votre intimité", explique-t-elle sur France Inter.

Après des centaines de messages envoyés chaque jour sur les réseaux sociaux de l'ancienne ministre, Stephen était allé jusqu'à déposer un CV dans l'entreprise qui employait Cécile Duflot en espérant la croiser. Aujourd'hui libéré de prison, il menace Cécile Duflot et ses proches. "Je pense que cet homme est réellement dangereux et je ne veux qu'il mette en péril personne, ni moi ni ma famille", affirme-t-elle.

Un combat contre le sexisme

Malgré tout, Cécile Duflot insiste : la prison ne peut être la seule solution. "Ce n'est pas normal qu'il y ait un quatrième procès en trois ans, je pense qu'il faut qu'il y ait un suivi plus précis qui soit fait, des moyens qui soient donnés au service d'insertion haute probation, aux services psychiatriques". En 2018, Me Tewfik Bouzenoune, avocat de Cécile Duflot avait décrit Stephen comme ayant le "profil parfait de l'érotomane", ces personnes qui nourrissent une obsession maladive pour des personnalités publiques, mais l'expertise psy n'avait pas jugé le condamné atteint d'une pathologie.

"Selon l'Union parlementaire internationale, un tiers des parlementaires dans le monde disent qu'elles ont fait l'objet de harcèlement et de remarques sexistes, explique Cécile Duflot, donc ce n'est pas un petit phénomène, mais ce n'est pas non plus une fatalité, c'est une question d'éducation, notamment d'éducation des garçons." Une analyse que rejoignent différentes militantes féministes. Plusieurs d'entre elles, ainsi que des personnalités politiques ont apporté leur soutien à Cécile Duflot.

Cécile Duflot, qui a également témoigné dans l'affaire Baupin, insiste sur le continuum entre les violences psychologiques comme le harcèlement et les violences physiques. Un lien observé notamment dans les affaires de violences conjugales. "On a tendance à minimiser cette phase, ça peut potentiellement devenir un drame", insiste Cécile Duflot. 

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