L'impact de la grève n'est pas sans conséquences pour les villes à proximité de la capitale. Les habitants de ces villes moyennes vivent avec le risque de ne jamais rejoindre Paris pour aller travailler, sans compter qu’il faut jongler avec la grève dans les écoles. À Beauvais dans l'Oise, à 70 km de Paris, les habitants tentent de trouver des solutions.
À 6h28 sur les quais de la gare de Beauvais, des dizaines de regards rivés à un seul écran, une seule ligne. Après le coup de sifflet de 7h13, il est impossible de gagner son lieu de travail. Quant aux voyageurs qui ne vont pas à Paris, ils se lancent dans de savants calculs. Mais malgré les migraines, la plupart des voyageurs soutiennent le mouvement.
À 8h20, à quelques rues de la gare, les portes de l'école maternelle Jules Michelet, s’ouvrent. Les parents sont en double file et pour eux, cette semaine, chaque matin c’est la surprise.
Un jour de grève à Beauvais, c’est aussi les syndicats grévistes qui se mobilisent pour décider de la suite du mouvement. À 11h, cheminots, enseignants et une trentaine de grévistes se réunissent : "On va se serrer la ceinture pendant un mois, deux mois, trois mois... Noël sera compliqué (...) c'est un investissement sur l'avenir", explique l'un d'eux.
À l'issue de l'Assemblée générale, tout le monde vote et à l'unanimité, le mouvement est reconduit jusqu'au mercredi 11 décembre.
À 19h, les quelques trains en provenance de Paris arrivent en gare de Beauvais. Mais beaucoup d’habitants n’ont pas même tenté le diable. Ils ont trouvé un hôtel ou un canapé pour les héberger à Paris toute la semaine, pas question de revivre la même expédition demain.