La situation dans nos urgences est plus en plus tendue. Près de 80 services d'urgences étaient en grève mardi 4 juin. Ces derniers jours, une recrudescence d'arrêt maladie chez les soignants a été observée, notamment à l'hôpital Lariboisière de Paris. Dans ce service, l'équipe de nuit des urgences, composée de onze infirmiers et trois aide-soignants, s'est mise en arrêt maladie dans la nuit de lundi à mardi.
Une modalité d'action qualifiée de "dévoiement" par la ministre de la Santé Agnès Buzyn.
"Le droit de grève est fondamental" rappelle sur RTL le député La République en Marche de Charente, et ancien médecin urgentiste, Thomas Mesnier. "En revanche, que des gens en arrivent à un palier supplémentaire avec l'utilisation de l'arrêt maladie de façon un peu détournée (...) ne me semble pas acceptable", estime-t-il.
"Je sais toute la difficulté du quotidien avec des urgences qui sont de plus en plus sous tension, mais qui sont simplement le symptôme, le révélateur d'un système de santé à bout de souffle", dit-il le député LaREM. "Aujourd'hui, il y a une détresse qui s'exprime à laquelle il faut répondre", ajoute-t-il en rappelant le plan santé, discuté en ce moment au Sénat. Pour autant, "le soin doit continuer", affirme encore l'ancien urgentiste.
"Le fait d'en arriver à ce point-là, je pense que c'est surtout révélateur d'une souffrance", considère pour sa part Orianne Plumet, infirmière aux urgences de nuit de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et membre du collectif Inter-Urgences. "On parle là d'un hôpital (Lariboisière) qui est en grève depuis deux mois avec des soignants qui ne se font pas entendre", affirme-t-elle. "On sait très bien que la continuité des soins va se faire, que les collègues vont continuer à travailler", assure cette soignante.
Les causes de la crise sont connues. Le nombre de passage aux urgences a doublé en 20 ans. On estime à 20% le nombre de patients qui n'ont rien à y faire. "Les urgences pourraient seulement ne prendre en charge que les urgences vitales, on sait très bien que ce n'est pas le cas. Il y a des gens, parce qu'il y a effectivement des dysfonctionnements en amont ou en aval qui se retrouvent à venir consulter aux urgences. Ces gens-là, on va pas les mettre à la porte", estime Orianne Plumet.
"Nous ce qu'on demande, c'est de pouvoir prendre en charge ces gens correctement," ajoute-t-elle. Le projet de réforme prévoit notamment que pour éviter l’attente aux urgences de l’hôpital, les patients seront d’avantage incités à consulter des médecins libéraux, appelée la médecine de ville.
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