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Agnès Buzyn sur le parvis de l'Élysée, le 28 juillet 2017
Crédit : bertrand GUAY / AFP
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Après le plan pauvreté présenté la semaine dernière, le chef de l’État s’apprête à
annoncer ce mardi 18 septembre le plan santé (Stratégie de Transformation du Système de
Santé).
Les annonces devraient se faire en deux temps : via un discours
d’Emmanuel Macron au matin à l’Élysée ; puis en début
d’après-midi, via une conférence de presse commune de la ministre de la Santé
Agnès Buzyn et de la ministre de l’Enseignement Supérieur, Frédérique Vidal.
La réforme de la fin des études de médecine a déjà été
actée en juillet avec une refonte des épreuves classantes juste avant
l’internat de médecine. Le gouvernement doit maintenant annoncer comment il va
s’attaquer à l'"effroyable gâchis" selon les termes du premier
Ministre Edouard Philippe, du début des études de médecine.
Ce sera fait en mettant un terme au concours de fin de première année et au numerus clausus, ce système qui sélectionne depuis 45 ans les étudiants. En 2017, avec ce procédé, 85% des étudiants de première
année ont échoué.
À l’avenir, le passage en deuxième année se fera de manière plus classique, avec l’équivalent de partiels comme en fac de droit par exemple.Un projet de loi sera proposé dans quelques mois, début 2019 et une réflexion plus large sur la transformation des études de santé sera menée.
Le travail d’assistant médical consisterait à effectuer des tâches simples : peser les patients, prendre la tension en début de consultation ou encore expliquer une prescription en fin de consultation et/ou prendre rendez-vous avec un spécialiste pour une meilleure prise en charge du patient.
Le but serait de décharger le médecin de ces tâches répétitives, qui lui font perdre du temps de consultation. Avec d’avantage de patients pris en charge dans les cabinets de ville, l’ambition est de permettre aux gens de se soigner plus rapidement, notamment dans les déserts médicaux, et de désengorger les urgence et hôpitaux saturés.
Interrogé au sujet des assistants médicaux, le directeur de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, Nicolas Revel, s’y montre "favorable, à condition et à condition seulement d’avoir des contreparties". En échange d’assistants, les médecins pourraient donc se voir imposer un quota de patients supplémentaires. De même, un médecin seul n’aurait pas droit à un assistant ; il faudrait un groupement de médecins. Plusieurs sources évoquent le chiffre d’un assistant pour trois médecins au moins.
Ce nouveau métier, qui pourrait être en partie pris en charge par l’assurance maladie aura un coût. Avec les charges, 50 000 euros par an et par assistant, selon Jacques Battistoni, le président de MG France.
D’ici 2022, 4.000 postes d’assistants médicaux devraient être crées selon l’Élysée.
Pour éviter l’attente aux urgences de l’hôpital, les patients
seront d’avantage incités à consulter des médecins libéraux – ce qu’on appelle
la médecine de ville. L’organisation de ces médecins devra être parfaitement
coordonnée, car à chaque fois qu’un patient aura besoin d’une consultation en
urgence, il devra avoir une réponse, une visite en moins d’une journée.
Ce sera un peu le principe d’un "SOS médecins" présent aujourd’hui dans les grandes villes, mais partout sur le territoire et
pour des médecins qui consultent par ailleurs de façon classique dans leur
cabinet.
Les médecins auront une incitation financière pour mieux
s’organiser. D’après l’Elysée, "l’objectif est de tellement les inciter
qu’ils n’auront plus le choix".
Les annonces de ce mardi devraient fortement s’inspirer d’un rapport
du HCAAM (Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie) rendu public il y
a quelques mois. Ce rapport prônait la mise en place d’hôpitaux communautaires
et le développement de réseaux de professionnels de santé –le terme technique
étant les CPTS (Communautés Professionnelles Territoriales de Santé).
Les hôpitaux dits "communautaires", de taille
intermédiaire, seraient en fait des centres où les patients pourraient avoir
dans un même lieu, des consultations hospitalières, des radios ou des
interventions chirurgicales simples, mais également des médecins généralistes,
des consultations de kinésithérapeutes, des infirmiers, etc... Des centres, ni
tout à fait des petites maisons de santé, ni tout à fait des gros
hôpitaux ; où seraient présents la médecine de ville et la médecine
d’hôpital.
Un autre dispositif viendrait compléter les hôpitaux de taille
intermédiaire, il s’agirait des CPTS. Dans un département, dans une région, les
généralistes, ophtalmologistes, gynécologues, infirmiers, etc. seraient inciter
à travailler en commun partout sur le territoire. Le but serait de tisser une
sorte de maillage de santé, pour qu’à chaque fois qu’un patient le demande, un
professionnel soit disponible plus rapidement, grâce à une meilleure coordination.
Ce système mettrait fin, à terme, à la pratique solitaire de certains médecins
généralistes. Le but affiché est toujours de lutter contre les déserts
médicaux.
Pour cette réforme du système de santé, le chef de l’Etat
prévoit d’annoncer une rallonge de 400 millions d’euros supplémentaires. L’objectif de dépenses de santé sera ainsi légèrement revu
à la hausse à 4,5 milliards d’euros.
Pour transformer ce système, en plus d’une enveloppe
budgétaire, les ministères de la santé compte sur l’efficacité du travail à
venir sur la "pertinence des soins". Évaluer d’un territoire à l’autre, pourquoi certains
médecins et hôpitaux pratiquent trois fois plus de césariennes que
d’autres ; pourquoi les opérations de cataractes sont particulièrement
développées dans certaines régions. Pourquoi enfin, certains patients passent
deux ou trois fois la même radiographie alors que cela n’est pas nécessaire.
La chasse aux "actes inutiles" permettraient en partie de
redistribuer des budgets sur les soins innovants.
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