"Et maintenant, les grenades" : à Grenoble, le quartier du Village olympique rongé par la violence et le crime

A-t-on vraiment pris la mesure de ce qui s'y est passé le 17 février dernier. Une grenade a explosé dans un bar du quartier, pas en Ukraine, pas à Gaza, pas au Liban, ni en Syrie ou au Yémen, mais à Grenoble en Isère.

Un peu après 20 heures, ce mercredi soir-là, un homme cagoulé pousse la porte. Il tient un fusil d’assaut. Il ne tire pas, mais il dégoupille et lance le projectile explosif. C'est la définition même de la violence aveugle.

La grenade roule au sol, rebondit et explose. Son souffle déchire les murs. Quinze blessés, six gravement touchés. Le sang sur les tables, la panique et les cris, mais personne pour dire que c’était réellement impensable. 

Parce que dans le quartier, désormais, tout devient possible. Et c'est souvent le pire.

Un quartier gangréné par la violence

Un représentant des habitants récite cette litanie dans le journal Le Figaro. "Ça a commencé avec les voitures brûlées, puis ça a été les rodéos, le deal de drogue, les coups de feu, les règlements de comptes. Et maintenant, les grenades".

Quelques jours plus tard, un adolescent de 17 ans se rend. Il s’accuse de l’attaque, puis se rétracte. Trop tard. Il est mis en examen pour tentative de meurtre en bande organisée.

L’enquête menée révèle un peu l’envers de ce décor grenoblois : le bar visé est lié à une famille bien connue de la justice. Le propriétaire a été condamné à onze reprises. Son fils, treize fois ! 

Ce dernier est impliqué dans le double meurtre de Kevin et Sofiane, poignardés non loin de là, à Échirolles il y a quelques années. En août 2023, déjà, un homme de 46 ans, figure de la criminalité locale, était abattu sur la place Lionel-Terray en plein cœur de ce Village olympique. C'est une spirale que rien ne semble pouvoir enrayer.

Un maire avouant une part d'impuissance

"Ça va crescendo" déplore Céline, une autre habitante citée par le journal. Elle dit : On en vient à s’habituer à des choses que l’on n’aurait jamais tolérées il y a quinze ans."

Depuis l'été dernier, une police municipale de quartier a été mise en place au Village olympique, avec l’affectation de quatre agents sur ce secteur pendant la semaine. C'est mieux que rien, reconnaissent les habitants, mais c'est largement insuffisant.

Le maire, l'écologiste Eric Piolle avoue une part d'impuissance. "On ne peut pas porter seuls cette question de la sécurité. Il faut que tout le monde soit autour de la table", dit-il.

On est si loin du rêve originel lors de la construction du projet. Prés de 2 000 logements, des écoles, des équipements sportifs, un collège, des cheminements piétons, tout était pensé pour créer une petite ville dans la ville avant les Jeux d'hiver de 1968. 

Même Jean-Luc Godard était venu y tourner un film dans les années 70, au milieu des bancs de pierre et du béton des immeubles. Avant que le chômage, puis la drogue ne réécrive le scénario à partir des années 80. Au Village olympique de Grenoble, le béton tient toujours debout, tout le reste s'est effrité.

Le Monde en Marche... William Galibert… vous nous plongez ce matin au coeur du quartier du Village olympique à Grenoble... un quartier complètement miné par la violence...
A-t-on vraiment pris la mesure de ce qui s'y est passé le 17 février dernier ?
Une grenade a explosé dans un bar du quartier...
Pas en Ukraine.. pas à Gaza... pas au Liban, en Syrie au Yemen... une grenade à Grenoble en Isère.
un peu après 20 heures ce mercredi soir-là... un homme cagoulé pousse la porte. Il tient un fusil d’assaut. Il ne tire pas. Mais il dégoupille et il lance...
C'est la définition même de la violence aveugle...
La grenade roule au sol... rebondit... et explose... son souffle déchire les murs. Quinze blessés, six gravement touchés. Le sang sur les tables, la panique et les cris. Mais personne pour dire que c’était vraiment impensable. Parce que dans le quartier désormais, tout devient possible. Et c'est souvent le pire...
un représentant des habitants récite cette litanie dans le journal Le Figaro...
« Ça a commencé avec les voitures brûlées, puis ça a été les rodéos, le deal de drogue, les coups de feu, les règlements de comptes. Et maintenant, les grenades »
Quelques jours plus tard, un adolescent de 17 ans se rend. Il s’accuse de l’attaque, puis se rétracte. Trop tard. Il est mis en examen pour tentative de meurtre en bande organisée...
Et l’enquête menée révèle un peu l’envers de ce décor grenoblois : le bar visé, est lié à une famille bien connue de la justice. Le propriétaire a été condamné à onze reprises. Son fils, treize fois ! Ce dernier est impliqué dans le double meurtre de Kevin et Sofiane, poignardés non loin de là... à Échirolles il y a quelques années.... En août 2023, déjà, un homme de 46 ans, figure de la criminalité locale, était abattu sur la place Lionel-Terray en plein coeur de ce Village olympique....
C'est une spirale que rien ne semble pouvoir enrayer...
""Ça va crescendo" déplore Céline, une autre habitante citée par le journal....elle dit : On en vient à s’habituer à des choses que l’on n’aurait jamais tolérées il y a quinze ans."
Depuis l'été dernier, une police municipale de quartier a été mise en place au Village olympique, avec l’affectation de quatre agents sur ce secteur pendant la semaine. C'est mieux que rien reconnaissent les habitants mais c'est largement insuffisant...
et le maire l'écologiste Eric Piolle avoue une part d'impuissance...
« On ne peut pas porter seuls cette question de la sécurité. Il faut que tout le monde soit autour de la table. »
On est si loin du rêve originel.... 2 000 logements, des écoles, des équipements sportifs, un collège, des cheminements piétons... tout était pensé pour créer une petite ville dans la ville avant les Jeux d'hiver de 1968... meme Jean-Luc Godard était venu y tourner un film dans les années 70... au milieu des bancs de pierre et du béton des immeubles... Avant que le chômage, puis la drogue ne réécrive le scénario à partir des années 80...
Au Village olympique de Grenoble, le béton tient toujours debout... tout le reste s'est éfrité

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